Les jardins de Montperthuis ou quand le classique se fait polymorphe
Publié le 17 Janvier 2020
Nous vous convions aujourd'hui dans les jardins de Montperthuis au manoir de la Pillardière. C'est dans le Perche et à l'initiative d'amis en juillet que nous avons fait cette belle rencontre qui est l'oeuvre du paysagiste-jardiniste Philippe Dubreuil, spécialisé dans la restauration des jardins historiques.
Il ne lui aura pas fallu dix ans pour transformer une friche et ses bâtiments percherons du XVième siècle en un magnifique exemple de classicisme en adéquation avec les lieux et son histoire tout en tenant compte de l'environnement et en y ajoutant de la contemporanéité.
Face aux bâtiments, l'espace cour est traité de manière très architecturale et redonne aux lieux leurs lettres de noblesse.
Ce travail formel n'exclue pas une pointe contemporaine par l'ajout de graminées au sein des structures et par l'installation de sculptures abstraites.
Le classicisme n'exclue pas non plus un brin de fantaisie avec des statuaires d'arbres tronqués d'où émergent des gerbes de verveines.
Les bâtiments annexes sont remarquables et ajoutent un charme passéiste sublimé par un choix de végétaux qui n'est pas ostentatoire.
On y voit aussi la volonté d'apporter au lieu un esprit cottage au naturel qui nous a séduit.
Encore un exemple de classicisme naturel avec ce bassin couvert de nénuphars et surplombé d'une statue énigmatique.
On a aimé le travail de l'eau avec ce bassin circulaire d'où s'échappe un ru canalisé au ras du sol.
A l'image des jardins du moyen âge, de grands carrés géométriques formés par des plessis sont plantés de grandes vivaces qui rappellent les simples du Moyen Age comme les pérovskias, les verveines, les armoises, les cardons, ... avec en contre point des topiaires d'osmanthes. Graphisme classique et flouté contemporain se mêlent en un accord parfait.
Toujours bienvenue et bien vu, une percée sur le paysage extérieur nous rappelle que nous sommes entourés de champs et de prés.
Témoin d'une activité passée, le four à chanvre met en scène la végétation.
Quelque soit le point de vue, le bâti dispersé sert toujours d'écrin à des scènes où jouent textures, formes et couleurs.
Comme un hommage à la vie rurale, des scènes empreintes de simplicité se découvrent au fur et à mesure du cheminement.
Un jardin que nous aurions plaisir à retrouver sous une lumière plus douce que celle d'un 14 juillet qui avait tendance à écraser la subtilité des lieux et le charme qui en émanait.
Merci Philippe Dubreuil pour votre accueil chaleureux et cette belle leçon de paysage que nous avons parcourue et qui nous a conquis.