Le jardin d'Albert kahn, un jardin de mondes et d'esprit
Publié le 12 Mars 2021
Il y a tout juste un an de passage à Paris, une envie de royaume du Levant nous a conduits aux portes du jardin d'Albert Kahn. Sitôt le seuil franchi nous nous laissons emporter par la beauté des lieux et l'ambiance japonisante. La saison s'avère propice pour cette aventure car azalées et prunus sont en fleurs.
Difficile d'imaginer que nous sommes aux portes de Paris, entourés de voies express et d'immeubles. Le jardin se situant dans un dénivelé, on n'entend que le ruissellement de l'eau, le regard perdu entre cerisiers en fleurs, petit pont de bois et appareillage des pierres.
L'architecture du jardin est extrêmement soignée avec des appareillages en pierre jouant entre naturalisme et modernité sur lesquels s'appuie une végétation choisie avec entre autre nombre de petits pinus.
Lorsque l'on prend de la hauteur la magie opère. De grosses carpes koï paressent à fleur d'eau face aux érables qui osent leurs premières feuilles.
Bambous, moutonnement de persistants, rhododendrons et en fond de scène une lanterne japonaise, nous sommes en voyage.
Comme un nuage blanc un prunus s'étire parmi les conifères dont on a pu admirer le travail de taille.
Bel effet de rivière sèche caressée par la mousse, quelques fougères, des bulbes et surplombée par des conifères. Une scène minimaliste et où le peu contient le tout.
L'eau dans le jardin suit un cours qui symbolise l'existence de la naissance à la mort et c'est dans la spirale que tout s'achève.
Le relief du jardin est magnifiquement exploité par les cheminements qui conduisent à des vues remarquables.
Face au jardin à la française qui doit être splendide à l'époque de la floraison des roses, se dresse la serre qui abrite des espèces exotiques et qui a été nouvellement restaurée.
C'est aussi un jardin qui a plusieurs facettes. Ainsi l'on se retrouve dans une forêt bleue composée de cèdres et d'épicéas dans laquelle joue une lumière tamisée.
Un moment plus tard, c'est au coeur de la forêt vosgienne que l'on est perdus dans les blocs moussus et les troncs d'épicéas.
S'il est bien un jardin propice à l'évasion et au voyage, c'est bien le jardin Albert kahn que ce soit dans les lieux ou les cheminements de la pensée. Fruit du hasard trois jours arrivait le premier confinement.