Duo pour un jardin

Ce que l'on a fait ce week-end.

Un vent de panique souffle sur les fuchsias aux abords de la maison. Avec le temps on se rend compte que leur silhouette n'est pas des plus dynamiques. Nous avons donc décidé de remanier l'un des massifs du talus en déplaçant fuchsias et nellias. Nous en avons profité pour apprivoiser la glycine et les bambous qui en prenaient un peu trop à leur aise.

Le relooking s'est fait à base d'hydrangeas involucrata Yoraku,

de viburnums tinus Variegatum White Egret, de fatshederas lizei Annemieke, d'euonymus fortunei Emerald'n Gold et d'hederas erecta.

Y a plus qu'à attendre.

Le rosier Cuisse de Nymphe Emue qui manquait d'air va s'en aller conquérir de nouveaux espaces.

Une petite découverte qui ne cesse de nous étonner : la Rabdosia longituba Momore dont le grand intérêt est d'avoir une floraison tardive et de la poursuivre en novembre.

La mise en place d'une potée hivernale composée de thuyas Whipcord en association avec des stipas arundinacea pour jouer avec la lumière rasante.

On a même trouvé le temps de jouer, tout d'abord au club des cinq à l'initiative de Marie-Claude du blog : un p'tit coin de nature.

Le Best Of des floraisons au jardin du Vigneau.

Le knautiaThunder and lightening, plus de cinq mois de petites têtes pourpres en l'air portées par un feuillage marginé.

De l'exotisme longue durée avec l'alstroemeria, encore en pleine floraison aujourd'hui. La particularité de cet hybride est d'avoir un feuillage pourpre en été.

De l'endurance pour la tublaghia violacea avec sa caractéristique odeur d'ail lorsque l'on froisse son feuillage.

Un dahlia étonnant par sa tenue et sa floribondité bien dénommé le Roi Soleil.

De la potée longue floraison qui mijote depuis plus de cinq mois : agapanthe et bidens, des étoiles bleues dans un nuage blanc.

Et pour finir grâce aux tags de Malo du blog les chroniques de mon jardin et de Maryline du blog trois petits tours au jardin, vous allez tout savoir de Duojardin.

Nous en trois mots :

Elle : empathique, persévérante et organisée et Lui : impulsif, imaginatif et amateur de situations complexes.

Notre parfum :

Elle : Shalimar de Guerlain et Lui : Terre d'Hermès.

Le dernier bouquin lu :

Elle : La vie de l'autre de Frédérique Delghelt et Lui : Sous le vent du monde de Pierre Pelot. Et surtout beaucoup d'ouvrages dédiés au jardinage et au paysagisme.

Un film qui nous a marqué :

Elle : pas de préférence particulière mais pour en citer deux : "Forrest Gump" de Robert Zemeckis et "N'oublie jamais" de Nick Cassavetes et Lui : "Réservoir Dogs" de Tarentino.

Nos enfants :

On a les mêmes et ils ont quitté le nid familial.

Que nous apporte la blogosphère :

Nous : une stimulation, des échanges, des rencontres virtuelles qui pour certaines deviennent réelles, le plaisir de partager une passion.

Notre objet favori :

Elle : l'appareil photos et Lui : la scie japonaise.

Notre gourmandise :

Elle : le chocolat et Lui : le coca cola.

Une chose un peu folle que nous aimerions faire :

Nous : un matin ne pas partir au travail et rester dans le jardin.

Notre style de vêtements :

Elle : sport chic (travail oblige) et Lui : toujours en noir.

Et pour finir, notre petit symbole de la journée, ce duo de roses de Westerland en fleurs depuis presque six mois.

Après le côté gauche où alternent buis, fatshederas et anémones, voici le côté droit où alternent yuccas, hakonechloa et échinacéas blancs.

Il n'y a plus qu'à attendre que chacun s'exprime pleinement.

Et c'est là que l'on constate que remanier un massif suppose aussi de replanter les anciens hôtes. C'est ainsi que le persicaria Red Dragon va pouvoir faire connaissance avec le viburnum le Bois Marquis.

Et pour tous les massifs, une couverture de tonte-feuilles, un mélange carbone-azote à portée de tondeuse qui sera digéré et labouré par les vers de terre. La terre n'est remuée que pour les trous de plantation ce qui évite toute remontée de graines comme le bêchage traditionnel.

C'est avec cette technique que l'on crée des massifs. La couche importante de matière finit par faire barrage à l'herbe.

Pour accompagner les rosiers dans cet espace, nous les associons à des sauges Uliginosa, à des potentilles Pink Paradise, des symphorines et des gauras.

Le mythique rosier Munstead Wood est enfin arrivé chez nous. Combien de fois l'avons nous rêvé en le voyant sur de nombreux blogs. Il a été installé parmi les topiaires en formation de loniceras.

Encore de la récup, un tombereau de terreau de feuilles bien décomposées pour nourrir quelques alanguis

car parfois la concurrence est terrible.

Tous ces petits chantiers sont aussi ponctués d'instants contemplatifs

mais pas gustatifs car ce n'est pas avec ceux là que l'on fera des confitures !

Ce week-end aura aussi été l'occasion d'une rencontre avec le jardin de ville d'une passionnée.

Bien sympathiques tous ces pots et ces bassines en zinc.

Merci à toi Annie pour ce moment agréable d'échange et de partage.

Dynamiser un petit massif en bordure de la haie boule tel était le programme de cette journée bien ensoleillée. Depuis plusieurs années déjà des hydrangéas, des fuchsias, des vivaces commençaient à se languir dans un sol marneux et appauvri. L'idée a donc germé de refaire ce massif en ajoutant du graphisme et du minimalisme sachant que parfois "less is more" même au jardin.

Et pour botox des végétaux aux lignes affirmées : des buis, des fatshedera variegata qui sont issus d'un croisement entre le lierre et le fatsia

et l'éclatante anémone Honorine Jobert.

Tout commence par une séance de décapage,

de taille précoce,

de découvertes de pierres précieuses,

de démontage et de récupération pour d'autres lieux. Et c'est là que l'on s'aperçoit que le petit godet de persicaria Red Dragon a bien profité.

Petite séance de mise en place

et finalisation de la mise en scène. Il restera à installer quelques hellébores Candy Love et des cimicifugas.

Demain dimanche, en souhaitant que le temps soit aussi agréable, on s'attaquera au coté droit dans le même esprit.

Le rosier Pierre de Ronsard n'en peut plus de la marne et les phlox dégénèrent.

Nous allons rythmer le massif avec des yuccas Ivory Towers, des échinacéas blancs et des touffes d'Hakonechloa.

Le jardin est une renaissance permanente, à l'image de ces deux fleurs d'agapanthes qui se croisent dans les rayons de l'automne indien.

Quelques flammèches de l'imperata cylindrica red baron, graminée aussi gracieuse que capricieuse, et voilà que le feu se déclare au jardin et gagne rapidement du terrain.

D'abord dans les massifs les plus proches où il s'attaque à l'Hamamélis

et dévore littéralement le Rhus typhina Tiger Eyes.

Des foyers incandescents se révèlent ici et là, réchauffant l'atmosphère.

Poussée par les vents d'automne, la propagation est rapide

et des flammes de plusieurs mètres surgissent.

Et l'on imagine déjà que rien ne sera épargné.

Il est des incendies qui ne sèment pas la panique mais des instants magiques

comme toujours le jardin nous fait rêver de folles aventures

à l'image de ces remontantes.

A quoi rêvent les bourdons endormis dans l'automne ?

A de grandes fleurs colorées réchauffées par des rayons tardifs.

Mais déjà le froid est passé, pigmentant les inflorescences des hydrangéas.

Et pour se réchauffer rien ne vaut de bonnes potées d'hiver.

Tandis que les floraisons comme de grandes toiles colorées s'affaissent doucement, les yuccas se manifestent et surgissent dans la lumière rasante avec éclat.

Premier fleurissement pour la Rabdosia longituba momore, une gracile beauté automnale.

Jeux de boules en construction.

Un petit délire, faire pousser de la mousse sur les pierres de la clairière d'or d'après une recette retrouvée sur le net : faire sécher la mousse récupérée, la passer rapidement au mixer, mélanger ce broyat avec un yaourt et étaler le tout sur la pierre. A suivre ...

Enfin un petit clin d'oeil à Françoise du jardin des Violettes, son petit trésor a fait sa fleur pour notre plus grand bonheur.

Les boules s'installent au jardin avec l'idée de poursuivre en plantant des buis pour faire le lien avec les topiaires.

L'inspiration vient toujours entre deux brouettées de broyage.

Le paillage au Vigneau c'est un peu comme le tonneau des Danaïdes, sitôt mis sitôt digéré alors que les massifs ne cessent de s'agrandir.

Ame sensible s'abstenir, voici comment intégrer un frêne dans un massif : de la taille en super transparence.

Un petit clin d'oeil à Hélène du blog rouge cabane. Un massif de sous-bois que l'on présente rarement : la clairière d'or dans un sous-bois d'érables, elle est plantée principalement d'euonymus. Dans le soleil rasant, l'ambiance est plutôt sympathique mais aujourd'hui, il y avait des nuages en fin de journée.

Un clin d'oeil à Fred du jardin du Mayet, ses ronces tibétaines jaunes commencent à flirter avec les rosiers Sea Foam. Ca promet pour l'année prochaine.

Nous avons accueilli Hélène du blog rouge cabane et nous avons passé un samedi après-midi délicieux et passionnant. Quel plaisir de se retrouver de l'autre coté de l'écran. Elle avait apporté des petits morceaux de son jardin et la plupart sont déjà installés. C'est aussi comme cela que se fait le jardin, avec les rencontres.

Et pour la finale, les sauges comme un songe automnal !

Comme chaque année, un moment attendu : la fête des plantes et de l'art au jardin dans la cité médiévale du Mans qui se transforme en un théâtre de verdure.

Une sculpture bien inspirée par les conditions météorologiques de la manifestation. Une pluie permanente et une succession d'orages et d'averses nous ont accompagné tout au long de notre balade. Difficile dans ces conditions de faire un reportage photos. L'appareil n'est pas étanche !

Rencontre pluvieuse mais heureuse avec la pépinière des Korrigans. Une pépinière spécialisée dans les plantes rares, installée dans la lande bretonne avec le label "nature et progrès".

Et c'est là que nous avons trouvé un morceau de notre graal botanique : le polygonum scoparius, découvert il y a deux dans un jardin bordelais et qui depuis hantait nos rêves jardiniers.

Les rosiers André Eve étaient représentés et nous avons pu apprécier la qualité et la diversité de ses rosiers à un prix tout à fait abordable.

Un petit moment de soleil avec les terres cuites italiennes

et un stand qui nous devient familier, celui d'Arrosoir et Persil

avec des lapins en tôle, ce qui correspond à une situation bien méritée vu les nombreux méfaits qu'ils commettent dans notre jardin !

On n'a pas pu résister à ces trois sphères qui viendront bientôt rejoindre nos topiaires

ni à ces petits éclats de soleil que sont ces succulentes qui rejoignent notre collection

ni à la diversité des heuchères avec de gauche à droite : Midnight-rose, Green spice, Sweat tea. Pour Green spice on a un doute.

ni à ce rosier Golden Lodge dont le côté sauvage et sophistiqué viendra s'exprimer dans notre lande.

ni au charme romantique de Claire Austin.

Les parapluies n'ont pas empêché les belles rencontres.

En automne, comme les feuilles s'envolent des arbres, les idées quittent nos têtes et se déposent sur le sol.

Il est revenu le temps des plantations et ce week-end nous avons poursuivi les plantations dans deux massifs.

Le jardin bleu dominé par les feuillages bleu-gris. Nous y avons planté des caryopteris et des lavandes qui se venus rejoindre de jeunes pieds de perovskia, appelé aussi sauge d'Afghanistan.

Sans oublier les andropogons scoparius Prairie Blues offerts par Fred du jardin du Mayet.

Au bord de ce massif un eucalyptus Azura dont on apprécie l'aptitude à supporter la taille et son petit développement. Les feuilles semblent piquées sur les branches comme des morceaux sur une brochette.

Pour l'occasion les elaeagnus angustifolia ont été toilettés et les branchages broyés.

Tout le massif a été recouvert de tonte, de feuilles et de broyage.

Et tout ça sous le regard de l'acacia doré pour le contraste.

Dans le massif rouge et blanc, les deux couleurs s'affrontent, se confondent, composent au gré des plantations.

Des arbustes participent aussi au jeu comme la symphorine,

les bouleaux blancs et les cornus Bâton Rouge que nous avons continués à ajouter dans le massif.

L'idée étant de retrouver ce duo de couleur même en hiver.

Depuis plus de deux mois nous étions en quête et un beau matin nous trouvâmes le Graal rempli. Nous n'avons pas été les seuls à redresser la tête, une ambiance digne du spot "Tahiti douche".

Pour fêter l'événement on s'est précipité chez notre pépiniériste préféré et on a notamment craqué pour l'Aralia cordata Sun King.

C'est une aralia herbacée qui disparaît donc l'hiver mais qui peut atteindre deux mètres, à planter plutôt à l'ombre pour qu'elle ne soit pas brûlée par le soleil.

Une petite séance d'éducation pour les ronces tibétaines qui ont pris leur stature automnale.

Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu d'asters dans le jardin suite à de nombreuses mésaventures cryptogamiques, on se relance dans l'aventure.

Les ormes Jacqueline Hillier ont profité du week-end pour se refaire une beauté

et nous du retour du soleil

sous le regard bienveillant de Mary rose.

Notre route des jardins nous a conduit cet été dans le Calvados pour y découvrir les fabuleux jardins de Colette Sainte Beuve.

L'accueil simple et chaleureux de la propriétaire des lieux a imprégné notre visite.

On entre dans les jardins comme dans un oeuvre ciselée par l'expérience et la connaissance.

Disposées en terrasses les scènes se succèdent, maitrisées et intemporelles.

Des escales de fraicheur s'inscrivent dans le parcours et sont les bienvenues dans la chaleur de l'été.

Entre contemporanéité et classicisme, le travail paysager porte à l'émotion,

incite à l'ailleurs,

à la rêverie

et à l'imaginaire.

Le temps est passé sur le miroir d'eau,

les plantes semblent l'avoir naturellement investi dans le calme et la sérénité.

Pas péremptoire mais tellement empreinte de savoir-faire, la mixed border force l'admiration.

La grâce à l'état pur.

Lorsqu'un rayon du soleil levant s'inscrit dans le paysage, la magie opère.

Elle opère aussi lorsque le jardin joue des notes classiques.

Le portillon s'est refermé et nous emportons avec nous plein d'instants d'émotions et d'inspiration

mais aussi des souvenirs bien vivants extraits de la pépinière.

Un grand merci à vous, Madame, pour cette belle leçon de paysagisme et de jardinage sans artifice.