Duo pour un jardin

Le samedi 20 avril, nous avions le plaisir d'être conviés au vernissage de l'exposition Arboresciences dans le jardin japonisant de la Guesnonnière à Montcuit dans la Manche. Tout un symbole car étaient réunis dans ce lieu les oeuvres de Christian Rizk et Julie Audic, en collaboration avec Claire Damesin (écophysiologiste végétale a l’université de Paris-Saclay). Alliant l’art photographique et l’écologie végétale, pouvait-on trouver plus bel écrin pour cette exposition ? Elle est à découvrir tout au long du printemps.

S'appuyant sur une technique singulière alliant des procédés des origines de la photographie et une chromie inverse des couleurs, la démarche des artistes est de créer une passerelle entre l'art et les thématiques scientifiques. C'est une nouvelle dimension qui vient interpeller le visiteur tout au long de sa pérégrination dans le jardin.

C'est toujours avec émotion que nous avons retrouvé ce jardin que Michel cultive comme une ode à la nature.

C'est un appel à l'imaginaire auquel est invité le promeneur devant les photographies.

Le travail de perspectives et de mises en scènes est éblouissant et nous convie aux rêves et à la méditation.

On retrouve ici les deux techniques utilisées : la microphotographie et la photographie intensive.

Le paysage est finement ciselé et réinterprète la nature avec une dimension onirique.

A chacun de jouer avec les points de vue pour associer photographie et paysage.

L'équilibre des formes et des couleurs est au coeur du travail paysager de Michel, on en prend plein les yeux.

Encore une invitation à laisser libre cours à son imagination.

Un éden imaginé et réalisé pierre par pierre font la preuve que la passion et la détermination peuvent soulever des montagnes !

Un grand merci Michel de nous avoir fait partager le début de cette nouvelle aventure. Nous avons été de nouveau conquis par ta gentillesse. Ton jardin est à ton image, il insuffle de l'énergie positive et de la vitalité.

Depuis quelques temps les grenouilles sont à la fête car rares sont les journées où la pluie ne s'invite au jardin.

Si il en est que la pluie ne dérange pas ce sont les bruyères, bien au contraire, elles ont retrouvé une floribondité plutôt réjouissante.

Même le lutin s'est mis au vert !

Quand hellébores et bruyères se rencontrent, l'ambiance se fait haute en couleurs.

L'Edgeworthia chrysantha 'Nanjing Gold' se manifeste non seulement par sa floraison mais aussi par le parfum capiteux qu'il délivre.

Dans le printemps qui arrive, le sous-bois s'éveille laissant émerger moult bulbes printaniers et autres fleurettes.

Les muscaris sont de sortie et discrètement les épimédiums préparent leurs tiges florales.

Sur le sentier, les hellébores se sont ressemés allégrement.

Avec un tel couvert, le désherbage est réduit au minimum ce qui n'est pas pour déplaire aux jardiniers.

Timidement les prunus se mettent en mode floraison dégageant une brume rosée.

Encore un hiver de gagné pour les aspidistras qui associés aux fougères constituent des ensembles graphiques dans les massifs ombrés.

Le petit chouchou du moment c'est le Berbéris manipurana qui cette année a pris une belle vigueur, nous avons hâte de voir la floraison éclore.

Comme chaque année pour la Saint Valentin, le prunus se couvre de rose entraînant avec lui les floraisons de fin d'hiver. Les bruyères, réanimées par un été pluvieux jouent les coussins colorés dans la Lande.

Sous les yeux ébahis des lapins, l'Helleborus niger (x) orientalis 'Madame Lemonnier' se présente sous ses plus beaux atours.

Un hiver doux a ses petits avantages, les feuillages des persistants n'ont pas souffert. Fatsia, cystes et choisyas sont prêts à générer leurs nouvelles pousses.

Les petits cyclamens coum égaient les massifs d'ombre.

Déjà les têtes vert acidulé des euphorbes se dressent comme un signe annonciateur des beaux jours.

L'Helleborus orientalis 'Double Yellow Spotted' nappé à son pied de la Vinca minor 'Illumination' qui pointe ses fleurs violettes.

Un hellébore encore cadeau que nous avons baptisé du prénom de sa donatrice 'Elisabeth' qui joue les contrastes avec le Pittosporum tenuifolium 'Tom Thumb'.

Toujours spectaculaire la Vinca minor 'Illumination' joue pleinement son rôle de couvre-sol d'où s'échappent les petits bulbes du moment.

A l'aplomb de la yourte aux érables, les hellébores animent la plate-bande en compagnie de nandinas qui ont l'avantage de fructifier même à l'ombre.

Que serait un avant printemps sans ses brassées de jonquilles !

Comme un repère dans la Lande, le Betula utilis 'Long Trunk' érige sa silhouette d'albâtre.

Cette année le Garrya elliptica est particulièrement généreux offrant une silhouette des plus particulières.

Les couleurs des feuillages caducs se sont évanouies faisant la part belle aux persistants qui ouvrent le bal de la saison hivernale.

C'est le moment propice où le jardinier joue avec les formes pour animer le jardin.

En hiver tout n'est pas vert comme ce petit espace que nous avons voulu coloré car c'est notre point de vue depuis le coin repas.

Les Totems ont retrouvé leur port colonnaire et patiemment le lutin attend la floraison des bruyères.

Pots bleus et conifères glauques font le Jardin Bleu en hiver.

Une des pièces maîtresse de la Clairière d'Or, l'Hedera 'Sulfur Heart' étire son drapé au dessus des euonymus.

Sur le Talus, les Kolkwitzias amabilis 'Maradco' dévoilent leurs écorces blanches tandis que les fructifications des Nandinas domestica voient rouge.

Beaucoup de monde dans le massif de la Table Ronde entre nandinas, fougères, pittosporums, ..., qui vont assurer une présence tout au long de l'hiver.

La Clairière d'Or a retrouvé son moutonnement, cela faisait déjà un certain temps que les euonymus n'avaient pas rencontré la cisaille.

Dans la Lande nous avons limité les ardeurs des conifères mais un Totem a échappé momentanément à la taille.

L'ambiance hivernale des caduques a aussi son charme avec la dominante ambrée des bois.

L'humidité et la douceur de ces derniers mois ont été particulièrement favorables aux bruyères et aux conifères qui se sont bien remplumés.

Rien de tel que l'hiver pour apprécier les silhouettes surtout lorsqu'elles se prêtent au jeu.

Tandis que les dernières feuilles prennent leur envol poussées par la bise, nous profitons des éclaircies pour apprêter le jardin en mode hivernal.

Sortez cisailles, scies, sécateurs et taille haie, ce n'est point le labeur qui manque.

Dans un dernier cri de couleur, l'Euonymus carnosus 'Red Wine' s'évanouit doucement sous le regard imperturbable du Fagus sylvatica 'Purpurea'.

L'heure est venue pour les persistants de se manifester et d'animer de leurs silhouettes les massifs assagis.

Dans l'Espace Japonisant sous les ramures de l'Ulmus Hollandica 'Jacqueline Hillier', carex, fougères, nandinas, fatsia, ... se serrent les coudes pour affronter les morsures du froid à venir.

Dans la Lande, les Cupressus sempervirens 'Totem' attendent le coiffeur pour une petite taille avant les fêtes.

Petit relooking dans le massif Sous le Gleditsia pour préparer la venue des bulbes.

Dans le Jardin Bleu, petit chantier en perspective pour redensifier les arbustes.

Après l'été pluvieux que nous avons eu, nous ne pouvons qu'espérer une floraison abondante des bruyères, alors que déjà le froid a commencé à colorer le Trachelospermum jasminoides.

Le Callicarpa bodinieri 'Profusion' attire non seulement le regard mais aussi les oiseaux qui s'en donnent à coeur joie.

L'une des rares caduques de ce massif, la Spirée japonica 'Anthony Waterer' fait son baroud d'honneur.

Témoin des joyeuses tablées d'été, le tilleul se fait nostalgique devant l'hiver qui approche.

Comme un avant-goût des fêtes nandina et fatsia s'initient aux décorations.

De séjour dans le Cotentin nous ne pouvions échapper à une escapade jusqu'au bout du monde et plus précisément à Querqueville dans le jardin du Radiophare né de la passion végétale de Marie-Anne et de Bernard. Il y a un an nous l'avions découvert en fin d'été et cette fois-ci c'est à la fin de l'automne entre deux averses que nous y étions.

Quel bel hommage à l'automne que cette scène qui voit se mélanger la beauté des écorces des bouleaux, des cornus et des prunus avec les derniers feuillages colorés.

Voilà qui nous rappelle que nous sommes en bord de mer et ce massif avec ses palmiers, ses phormiums et autres plantes exotiques sont autant d'invitations au voyage.

Sur fond d'hydrangéas, les prémices du jardin japonais se manifestent par des formes taillées au milieu duquel trône un érable aux magnifiques couleurs automnales.

L'invitation au voyage se poursuit avec le jardin japonais où tout n'est qu'ordre et zénitude, beauté et béatitude. 

Les jardiniers sont aussi des architectes et nous ne pouvons demeurer insensibles au charme de cette pagode qui nous rappelle que lors de notre premier passage nous y avions pris un thé, l'immersion était totale.

Trop tard le bel érable flamboyant secoué par les vents violents avait mis à terre sa livrée en un tapis écarlate.

Pour jouer avec les univers, les jardiniers ont plus d'un tour dans leur sac et nous voilà plongés dans une ambiance romantique en passant sous le portique.

Et pour faire écho au style Bahaus du Radiophare, les artistes jardiniers ont commencé à développer un espace structuré et formel.

On imagine le travail de création paysagère que représente ce jardin lorsque l'on sait qu'il est essentiellement constitué d'une bande relativement étroite de terrain ce qui n'apparaît pas du tout lors de la déambulation.

Encore un grand merci Marie-Anne et Bernard pour votre chaleureux accueil et votre passion que vous partagez avec générosité et qui est pour nous une belle source d'inspiration et de ressourcement. 

Il y a longtemps déjà que nous voulions aller à la rencontre du jardin de la Bosquerie et de sa jardinière accomplie, Christine Banse. Sachant qu'elle organisait un troc plantes dans son jardin, l'occasion était trop belle ... . Et c'est ainsi que nous nous retrouvâmes à Auxais dans la Manche à la mi-octobre.

La démarche de la jardinière nous a particulièrement séduits. Elle nous a en effet expliqué que c'est son envie de beau dans sa cour de ferme qui l'a conduite au jardin il y a une trentaine d'années. Et depuis que de chemin parcouru.

Au fil du temps, des expériences et des rencontres, le choix des végétaux s'est affiné et que ce soit en vivaces ou en arbustes, le nombre de variétés est impressionnant. Christine s'est prise de passion pour les arbres à écorce et les colorations automnales, créant ainsi des scènes somptueuses.

Les éléments de décor sont très présents dans le jardin et ajoutent une note poétique séduisante pour le promeneur.

Il se dégage souvent une ambiance pleine de naturel où l'attrait est soutenu par quelques éléments bien choisis comme ici une taille en topiaire et une gerbe d'équisetum.

Un espace de gravier accueille graminées et verveines qui pétillent dans le soleil d'automne.

Les cheminements sont souvent des dédales prétexte à l'installation de petits décors ou à des petites plantes remarquables.

Dans l'ancienne partie, les érables, les prunus et les pittosporums se font vénérables et dégagent une atmosphère apaisante.

Particulièrement imposante cette glycine en arbre qui règne dans un univers flouté par les graminées et tapissé par les couvre-sols.

C'est un jardin ponctué de haltes qui invitent à la contemplation.

Encore une jolie scène qui valorise la richesse et la beauté des écorces lorsqu'elles sont éclaboussées de lumière.

Une petite scène de rocaille champêtre où nous avons eu un coup de coeur pour ces beautés miniatures que sont les saxifrages.

Un grand merci Christine de votre accueil et de nous avoir fait profiter de votre paradis. Nous avons beaucoup apprécié la conception que vous avez du jardin qui respire la passion pour les plantes et de faire du beau en toute simplicité. C'est une belle alchimie et surtout continuez de permettre à d'autres d'en profiter. 

C'est dans la flamboyance de l'Acer palmatum 'Koto-no-ito' que nous saluons l'entrée du jardin dans l'automne. C'est un acer lacinié d'une grande délicatesse de ramure et qui résiste très bien au soleil.

Dans le massif de la Faille, les Cornus sanguinea 'Winter Flame' se sont revêtus de leurs livrées dorées. Les érables plus timides hésitent encore.

Remontée spectaculaire de la Clématite viticella Mme Julia Correvon qui avait rencontré malencontreusement la débroussailleuse et qui fait preuve d'une belle résilience, aidée peut-être en cela par le final floral de l'Heptacodium.

La cabane aux érables a bénéficié de l'été pluvieux car le lierre a pu se remplumer généreusement et le Muehlenbeckia l'accompagne désormais., au cas où ...

Quant à la Fontaine Végétale, elle poursuit au fil du temps son modelage comme pourrait le faire un coquillage.

Dans les Clos, l'ambiance est au flouté avec les graminées que viennent encadrer les arches des Acer zoeschense 'Annae'.

Insensible aux saisons qui passent, le massif du Talus joue de la couleur et du contraste.

Dans le Jardin Bleu c'est le bouillonnement avec la finale des Ceratostigma willmotianum sur fond de Juniperus squamata 'Blue Carpet' et de quelques conifères aux nuances bleutées.

Dans les grands massifs, les fonds de scène se colorent doucement, tandis que les floraisons s'estompent.

Dans la Lande, quelques asters jouent les complémentaires avec les solidagos, tandis que les bruyères préparent déjà leurs floraisons hivernales.

Dans l'Espace Japonisant, les cyclamens viennent apporter leur touche cosy et girly.

Surprenant de voir autant de verts en cette saison, surtout au sol où l'herbe pousse comme au printemps mais le Rhus typhina 'Tiger Eyes' nous dit que l'automne est bien là.

C'est par une fin d'été ensoleillée que nous avons voulu nous ressourcer dans un jardin qui nous devient familier, les Jardins de la Mansonière à Saint-Céneri le-Gérei orchestrés par Michèle et Philippe Manson.

C'est toujours un bonheur que de parcourir ce jardin avec ses créateurs. A chaque fois on ne peut s'empêcher d'imaginer le temps passé à composer, à entretenir et à créer pour arriver à faire de chaque scène un tableau.

Les éléments de décor sont remarquables avec une mise en valeur réciproque des plantations. Cette dualité crée pour le visiteur des ambiances que nous pourrions qualifier d'oniriques.

Même quand la simplicité s'invite c'est toujours avec une touche de raffinement.

Une scène que nous redécouvrons à chaque fois avec émerveillement et où le minimalisme s'appuie sur un dialogue entre flouté et structuré.

Une idée que nous n'hésiterons pas à reprendre, utiliser du hêtre coloré pour faire des topiaires ou des bordures.

Un espace qui s'avère être un bel hommage de la jardinière à un être cher. Il s'en dégage une belle atmosphère de sérénité.

Encore une idée dont nous n'hésiterons pas à nous inspirer avec cette grande vasque qui anime le massif.

Encore un coup de coeur pour ce géranium inconnu qui a un fleurissement exceptionnel à l'ombre.

L'été aura été propice à la vitalité des feuillages et a fait de ce massif une magnifique palette.

Un massif composé comme un hommage à ce sublissime cercis.

Encore un grand merci pour nous avoir fait partager votre univers et comme d'habitude nous repartons la tête emplie d'émotions jardinières, d'idées qui vont germer. Vous êtes un bel exemple de ténacité pour nous et de ce que la passion permet de faire, sans oublier bien sûr votre belle générosité et le plaisir de votre compagnie.

Nous avons profité en août d'un séjour dans le Morbihan pour saluer de nouveau le jardin du Clos du Lavoir et sa charmante jardinière, Jocelyne.

C'est un jardin qui pour nous est une référence et une belle démonstration de ce que l'imagination peut produire dans 600 m2.

Dans un espace ainsi compté, la jardinière excelle dans les mises en scène qui se succèdent dans une remarquable fluidité. 

Le raffinement est partout présent tant dans le choix des végétaux que dans leur entretien et plonge le visiteur dans un monde onirique, il devient alors Gulliver au pays des merveilles.

L'été particulièrement pluvieux ajoutait en plus une note de vitalité dans cet écrin.

Le jardin ne pouvait pas échapper à l'idylle de la jardinière avec son jardinier auvergnat. C'est ainsi qu'une partie de la surface engazonnée s'est métamorphosée en précieuse rocaille où nichent moult joyaux.

Le jardinier auvergnat vient également prêter main-forte et met au service du jardin son art de la taille. 

Pots et décorations ont la part belle et participent à l'ambiance chaleureuse.

Toujours aussi somptueux, le Larix kaempferi ‘Stiff Weeping’ impose sa silhouette telle une cascade au pied des Carex oshimensis Everillo.

Chaque scène est un enchantement où se mêle flouté, taille structurée et formes érigées.

Coup de coeur avec ces eucomis qui ajoutent une petite note tropicale.

Autre petit coup de coeur pour l'Allium 'Millenium' dont le feuillage rappelle celui des agapanthes et qui a la bonne idée de fleurir en juillet-août avec une excellente tenue.

Pouvons-nous rêver mieux pour une pause contemplative que cette gloriette ombrée qui s'ouvre sur les perspectives du jardin. Merci Jocelyne et Fred pour ce délicieux moment qui nous a fait partager votre passion toujours renouvelée et jamais à court d'imagination.