Duo pour un jardin

Retour sur notre périple jardinier en Rhône-Alpes avec un jardin et son jardinier qui nous ont particulièrement séduits, c'est le jardin Le Mas des Béalières à Tencin près de Grenoble face au massif de la Grande Chartreuse. A l'origine de ce jardin c'est une belle histoire familiale qui se perpétue et que Sylvain Brunet-Manquat aime à raconter.

Nous avons été impressionnés par la diversité végétale dont nous avons pu goûter chaque sujet sous la conduite de notre guide passionné et passionnant.

La prairie qui était un ancrage familial a été conservée pour préserver les perspectives sur le panorama et elle est traitée en mode différenciée. Cette technique permet de profiter de la richesse de la flore spontanée et de son évolution au cours des saisons.

Les arbres à écorce dans ce jardin ont la part belle, la plupart sont travaillés en cépée pour profiter au maximum de l'effet produit par l'écorce. Signe du réchauffement climatique, quelques bouleaux commencent à souffrir des sécheresses à répétition.

Notre déambulation nous a amenés à croiser des coups de coeur comme ce Cercis canadensis 'Eternal Flame' tout à fait apte à supporter le soleil.

Encore un arbuste qui avait tout pour nous séduire, sa luminance, sa résistance au soleil, c'est le Broussonetia papyrifera 'Golden Shadow.

Encore une belle découverte avec le Sorbus Wardii au feuillage duveteux et argenté, un tout terrain raffiné qui ne redoute pas la sécheresse.

Encore une belle rencontre avec le Disporum cantoniense Moonlight qui est une vivace très gracieuse mais qui a malheureusement besoin d'humidité et de fraîcheur.

La partie sous-bois fut pour nous très inspirante et nous y avons apprécié les tonalités lumineuses qui animent magnifiquement l'ombre.

Pour des jardiniers qui vivent sous un climat plus continental, le Rosier de Banks Lutea est une merveilleuse apparition de part sa floribondité et sa vigueur à nul autre pareil.

Et c'est ainsi que pendant plus de quatre heures nous avons cheminé en compagnie de Sylvain Brunet-Manquat à l'écoute de son expérience. Un jardinier plein de générosité qui a pris le temps de répondre à toutes nos questions et nous sommes tous répartis avec des petites plantes cadeaux que nous aurons plaisir à installer dans nos jardins en souvenir de ce très beau moment. Un grand merci à vous Sylvain, nous étions sur un petit nuage. 

A la fin de la visite nous avons eu le plaisir de faire connaissance avec Laurent qui contribue aussi à la vie du jardin.

Le cocktail pluie, soleil et douceur est un mélange détonant dont le jardin a bien su profiter. De toute part dans les massifs c'est l'explosion !

Il est venu le temps des floraisons et l'arche a droit à sa partition, en rose avec le Kolkwitzia amabilis 'Pink Cloud', en jaune avec le Fremontodendron 'California Glory', en dégradé de rose-orangé avec le Rosa chinensis 'Mutabilis'.

Le Viburnum plicatum 'Kilimandjaro' nous avait inquiétés l'été dernier car il n'avait plus aucune feuille, aujourd'hui nous assistons à sa résurrection.

Les hostas sont repartis "plein pot". Par contre ceux qui sont en pleine terre sont la proie facile des gastéropodes, il est temps que la brigade ailée intervienne.

Petit à petit la passion des érables nous gagne, hélas en pot car seul le palmatum type résiste dans notre terre argilo-calcaire.

Dans l'Espace Japonisant, les carex se sont refaits une chevelure.

Dans la Clairière aux roses, les cistes pointent leurs premières corolles, les mufliers leurs premiers épis et les roses se font attendre.

A l'unisson avec le Gleditsia triacanthos 'Sunburst', les petits conifères se dorent au soleil.

Le débourrage des fougères est toujours un spectacle fascinant de grâce et de naturel. Petit coup de coeur pour la Spirea vanhouttei 'Pink Ice' aux arcs fleuris.

Balbutiante plusieurs années, la Crataegus media 'Paul's Scarlet' se décide enfin à vaincre sa timidité.

Dans la Clairière aux pintades après le feu d'artifice de début de printemps des prunus, des cerisiers, du cercis et du cornus, l'ambiance est plus calme. Le Raphiobotrya 'Coppertone' poursuit sa floraison et bientôt digitales, sisyrinchium et aulx apporteront leurs notes colorées.

Et c'est sur un tapis fleuri que s'achève cette déambulation printanière.

Pour la dixième édition de notre périple jardinier annuel, Maryse a concocté pour le club des six une rencontre avec les jardins de la région Rhône-Alpes. Ce fut une fabuleuse épopée dans un décor magnifique animé par le Vercors et le massif de la Chartreuse.

Que de belles rencontres avons-nous faites qu'elles soient humaines ou végétales !

Quelques photos pour résumer l'ensemble en guise de pitch ce qui n'est pas un exercice facile.

Le Mas des Béalières est un royaume protégé par le massif de la Chartreuse où règne une harmonie infinie. Guidés par Sylvain Brunet-Manquat, nous y avons découvert des végétaux et apprécié de très belles mises en scène fort inspirantes. Ce fut aussi et surtout une belle rencontre empreinte de générosité et de passion.

Tel un parcours initiatique, nous avons cheminé dans le jardin zen d'Erik Borja nous ressourçant dans la quiétude et la sérénité des lieux, admirant au passage le travail des tailles et l'architecture du jardin.

Le Jardin de la Garratière et Pré Pommier, un jardin à l'esthétique épurée qui fait la part belle aux écorces avec un espace japonisant et son bassin aux étonnantes carpes koï. Le maître des lieux est un passionné qui a su nous faire partager son enthousiasme.

Lieu mythique par excellence, le jardin du Bois Marquis nous a fait entrer dans l'univers de la beauté végétale que ce soit par les écorces, les formes, les couleurs et la rareté.

Nous ne pouvions échapper à la Bonne Maison et à sa collection de rosiers botaniques. Un pur bonheur, de senteurs et de couleurs, rassemblé par l'oeuvre d'une vie.

Comme un poumon dans la ville, le parc botanique de la ville de Lyon est un bel exemple de végétalisation en ville et de l'accès au vert pour tous, une excellente façon de susciter l'intérêt pour le végétal.

Etonnant jardin que le jardin des Sables dont les propriétaires ont décidé d'ouvrir le lieu à tous afin que chacun puisse profiter à tout moment de la quiétude et de la diversité végétale des lieux.

Une curiosité que le jardin des Fontaines Pétrifiantes où l'eau chargé de calcaire pétrifie lentement tout ce qu'elle rencontre sur son passage. Grâce à des mises en scène dynamiques, le parcours est fort plaisant.

Un périple jardinier n'exclut pas des pas de côté avec la visite du Palais Idéal du facteur Cheval qui est allé jusqu'au bout de ses rêves.

Un périple jardinier ne peut se concevoir sans la visite de pépinières. Ce fut un grand plaisir de rencontrer Sébastien Emain de la Grange aux Erables. Nous en avons pris plein les yeux en cheminant dans les allées d'arbres plantés tout en profitant de l'expérience et de la connaissance de Sébastien Emain. 

Sur le chemin du retour, nous avons fait une halte hélas trop rapide aux pépinières Bessard. Ce n'est pas une pépinière, c'est une caverne d'Ali Baba et Christian Bessard est un personnage atypique, avec une connaissance extraordinaire des végétaux.

Encore une bien belle aventure qui nous a rempli la tête de beaux souvenirs, de belles inspirations et l'envie de recommencer.

Petite ambiance hanami dans la Clairière aux roses, les Prunus Accolade ont pris le relais des Prunus subhirtella 'Autumnalis Rosea'.

Dans La Lande, les cerisiers Bigarreau Burlat et 'Hedelfinger Riesenkirsche' jouent les ornementaux alors que les pâquerettes se font neige d'avril et que les physocarpus dressent leurs mèches colorées.

Face au phormium hérissé, le Loropetalum chinense 'Fire Dance' et l'Acer palmatum 'Dissectum Garnet' voient rouge.

Dans le massif de la Table Ronde, la couleur gagne du terrain entre lamiums et cotinus.

Premières roses d'avril avec la Rubus rosifolius 'Coronarius' que nous a fait découvrir Aurore de la Pépinière de la Roche St Louis. C'est une vigoureuse !

Aussi somptueuse qu'éphémère, la floraison de l'Amélanchier canadensis passe dans le paysage comme un gros nuage.

Quoi de plus charmant qu'un petit sentier dans le printemps.

Dans la Faille, à peine le printemps arrivé que déjà tout le monde se bouscule.

Dans les massifs d'ombre, l'activité bat aussi son plein. Géraniums, lamiums, fougères, fatsias, ... répondent à l'appel du printemps.

La Clairière d'Or n'a jamais si bien mérité son nom qu'à cette époque. Le débourrage des euonymus vaut de l'or.

Il y a comme cela dans le jardin des espaces qui se naturalisent doucement où l'intervention du jardinier se fait de moins en moins fréquente si ce n'est pour appuyer quelques silhouettes par la taille.

Les euphorbes apprécient ce coin de gravier et sont les stars acidulées de ce cheminement.

L'activité fébrile que fait naître le printemps ne doit pas faire oublier l'attrait du spectacle alentour, heureusement le banc est là pour nous le rappeler.

Des encouragements qui arrivent avec le printemps. Le jardin remercie Rustica Pratique pour ce bel article de dix pages et les jardiniers y retrouvent pleinement leur démarche. 

Les massifs et la Clairière aux roses se parent de verts acidulés qui font ressortir les quelques floraisons émergentes. Cette année nous avons laissé vagabonder le laurier tin et il nous gratifie en échange de sa floraison odorante.

Voici venu le temps des bulbes et il y en a qui déjà s'en donnent à coeur joie.

Le flot végétal monte et recouvre doucement les massifs. Les cistes sont particulièrement impétueuses même dans notre terrain argileux.

Que serait le printemps sans l'arrivée du nuage cotonneux du Prunus 'Snow Fountains'.

Libéré après plusieurs années de pot, l'Exochorda 'The Bride' s'étire gracilement.

Les prunus ne sont pas à la fête dans notre terre lourde et calcaire, pourtant certains comme le prunus 'Accolade' résistent et nous leur rendons grâce.

Quelques bruyères rescapées de la canicule bordent encore la Lande, il devient de plus en plus difficile de les maintenir au jardin avec les étés secs et chauds.

Le massif des Bois Debout se réveille avec la farandole des narcisses. Un grand merci à notre pépiniériste qui nous a gratifiés de nombreux bulbes de printemps.

Un massif pêle-mêle plein de tonicité qui joue avec les textures et les couleurs avec divers nandinas surmontés d'arbustes taillés en transparence.

Coup de coeur pour l'Iris foetidissima 'Aurea' de la Pépinière de la Roche Saint Louis à l'unisson avec les hellébores et la Vinca minor 'Illumination'.

Les miscanthus sont au tapis tandis que le Malus 'Coccinella' nous prépare sa floraison écarlate.

Prémices des jours futurs et des haltes au jardin, on se met à rêver de lumières chaudes et dorées.

Le jardin attend tranquillement sa toilette printanière et les hydrangéas ne vont pas tarder à tomber la perruque.

Sur le chemin du Talus quelques discrètes floraisons ponctuent le parcours tandis que les bulbes dressent leurs feuilles.

C'est le premier prunus à fleurir comme le coup d'envoi aux futures floraisons. Hélas cette année les bruyères ne sont pas à l'unisson, échaudées par la canicule passée, certaines même ne s'en remettront pas en particulier les plus vieilles.

Belle surprise, les hellébores n'ont pas souffert de la sécheresse et l'ambiance glaciale et venteuse de fin février n'ont pas entamé leur hymne à la joie.

L'Espace Japonisant se naturalise doucement, les carex flirtant gentiment avec les cyclamens et les ophiopogons.

L'Hamamélis intermedia 'Arnold Promise' s'est mis en phase avec le Sciadopitys verticillata aurea. Le Mahonia eurybracteata 'Soft Caress' n'a pas voulu jouer le jeu.

Dans le sous-bois ça s'active, cyclamens, hellébores, pervenches conquièrent le terrain.

Dans la Clairière aux roses et dans les massifs la sobriété est encore de mise mais partout ça bourgeonne et ça émerge.

Avant qu'ils ne déploient leur grand rideau de feuillage, les caducs griffonnent l'horizon.

Le Photinia fraseri 'Pink Marble', cadeau de notre pépiniériste s'est bien adapté et dans cet avant printemps dévoile ses pousses rougeoyantes en accord avec les hellébores.

Deux des cadeaux de l'Ami des jardins, un vénérable cycas revoluta comme un clin d'oeil aux dinosaures et un acer palmatum 'Koto-no-ito' pour rêver au soleil Levant auxquels s'ajoute un taxodium distichum de belle taille.

Et pour ne pas gâcher cette fête qui commence, il nous manque encore une invité de marque, la pluie ! A priori elle arrive bientôt.

Tandis que les jardiniers se mettaient en pause, le jardin lui continuait son petit bonhomme de chemin et c'est sous un rayon de soleil que nous l'avons retrouvé au détour d'une touffe de perce-neige.

L'Helleborus niger (x) orientalis 'Madame Lemonnier' et l'Helléborus nigercors 'HGC Ice Breaker' fleurissent le sous-bois et accompagnent fougères, nandinas, géraniums, ...

Sur le deck une potée de jonquilles donne le ton qui résonne jusqu'au mahonia en passant par le Sciadopitys verticillata doré.

Dans la Faille, les Cornus sanguinea 'Winter Flame' pointent leurs ramures embrasées au pied des Ligustrum ibota 'Musli'.

Petite halte sur la table ronde du jardin bleu, salués par deux petits gnomes, cadeau d'amis jardiniers.

Dans le Jardin Bleu, les Juniperus squamata 'Blue Carpet' se faufilent doucement parmi les pots. Chut, les clématites y sont encore endormies.

Dans les massifs tout le monde s'est mis au vert et l'activité taille reprend tranquillement.

Un rayon de soleil dans un léger contre-jour et la magie opère sur les feuillages.

C'est avec une relative sérénité que les aspidistras affrontent l'hiver, balançant sous la bise leurs grandes feuilles lancéolées.

En remplacement des Carex oshimensis 'Eversheen' qui n'ont pas résisté à la canicule, deux Pittosporum tenuifolium 'Tom Thumb' ont été installés.

Le Mahonia media 'Charity' n'a pas son pareil pour souffler le solaire dans les massifs.

La pluie de petites étoiles jaunes du Jasminum nudiflorum vient égayer les journées de grisaille mais déjà les bulbes se réveillent. Le jardin ne dort que d'un oeil et le jardinier attentif ouvre les deux à l'affût de son frémissement.

Une fin novembre bien arrosée, voilà de quoi remplir les pluviomètres, réjouir les grenouilles et revitaliser le jardin.

Quelque peu malmené par l'été, c'est cependant avec brio que l'Acer palmatum 'Trompenburg' tire sa révérence.

Lorsqu'un rayon de soleil paraît, le cercle des ramures resplendit. Le Koelreuteria paniculata 'Coral sun' joue la gamme des ocres cuivrés.

Dans l'Espace Japonisant, le petit Fagus sylvatica 'Mercedes' répond à tous les érables palmatum des alentours.

Le Weigelia florida 'Wings of fire' a fini par s'enflammer pour de vrai.

Le Fatsia japonica 'Aureo-variegata' s'est mis à la disposition des derniers butineurs.

Les érables palmatum font un tapis de leurs feuillages recouvrant délicatement lierre et fougères.

Il va bientôt être temps pour la grue couronnée de prendre ses quartiers d'hiver.

Dans le Clos Rouge et Blanc quelques flammèches résistent à l'extinction des feux.

Dans la Clairière d'Or c'est l'or qui coule à flot, une richesse future qui nourrira les massifs.

Fendu par la tempête, le frêne va devenir le décor d'une nouvelle scène au jardin.

Les travaux d'élagage ont commencé pour prévenir des risques de casse et enlever les arbres morts.

C'est au cours d'une escapade automnale dans la Manche que nous sommes allés à la rencontre du jardin de la Guesnonnière à Montcuit. Il y a quatre ans en été nous avions découvert ce jardin paysage à l'esprit japonisant et nous avions été transportés par tant de beauté et de sérénité.

Rien de tel qu'un automne clément et lumineux pour profiter de la douceur des lieux en compagnie de son créateur, Michel Leforestier qui déroule avec passion l'histoire de son jardin.

Le travail de taille est impressionnant et imprime aux végétaux un caractère sculptural.

C'est tout une histoire à base de symboles qui s'inscrit dans les scènes et invite à la contemplation.

Cette visite automnale nous a fait profiter de la floraison des Camellia sasanqua au parfum envoûtant.

L'automne est aussi la saison où les acers paradent et ils nous en ont mis plein les yeux.

L'eau, le minéral et le végétal sont comme autant de sources de méditation.

Symbolisant le mont Fuji, un enrochement domine un versant qui plonge dans un étang.

Chaque point de vue apporte sa touche d'émerveillement.

Merci Michel de nous avoir ouvert ton monde intérieur que tu as si patiemment et si passionnément construit. Y déambuler y apporte la sérénité.

Belle surprise pour la photographe de Duojardin qui a découvert par hasard sur Facebook en échangeant avec Martine Cornet que notre jardin était à l'honneur dans la revue l'Ami des jardins. 

Le jardin des Vigneaux est un jardin à quatre mains. Il est le résultat d'une réelle complicité entre photographie et jardinage. L'oeil du photographe interagit avec l'oeil du jardinier et vice versa.

Les photos envoyées.