Duo pour un jardin

Pourrait-on imaginer que décembre a posé le pied dans le jardin quand on voit les potées de lobélias poursuivre doucement leurs floraisons.

Le petit sculpte haie s'est rodé sur les euonymus de la Clairière d'Or, voilà un petit outil magique.

La Haie des Trognes a pris ses quartiers d'hiver, le fossé a été débroussaillé, il n'y a plus qu'à laisser jouer la lumière dans les troncs.

Encore un plaidoyer pour les persistants entre fatsia, ciste, rhamnus, viburnum tinus and co pour habiter le jardin l'hiver.

Remaniement en douceur sur le Talus avec quelques tailles et transplantations. Beaucoup d'épimédiums ont été taillés à ras suite à la sécheresse de l'été. On attend la suite au printemps floraison ou pas floraison ?

Notre Esprit de la Forêt, un vieux saule tortueux, a perdu ses bois pour en faire de nouveaux au printemps.

Dans le Jardin Bleu, le BRF nouveau est arrivé ainsi qu'une dizaine d'Euonymus fortunei 'Variegata'.

Sur la Faille, les bois des Cornus sanguinea 'Winter Flame' se mettent à rougeoyer. Après le dessouchage d'un vieux noisetier, nous avons intégré choisya, teucrium et euonymus.

Nous avons revisité le cheminement de cette partie du Talus en transplantant tous les arbustes isolés ce qui a permis de dégager de l'espace et de faire se rejoindre des massifs pour un nouveau parcours. Tout ce chambardement n'empêche pas les sauges Amistad de fleurir obstinément.

Dans la lande les bruyères commencent leurs floraisons et face à elles les persicaires dressent encore fièrement leurs épis pourpres.

Dans la Lisière on s'essaie aux ambiances naturelles de sous-bois en jouant avec les plantes d'ombre, heuchères, cyclamens, fougères, carex, fatshederas and co.

Nos trois gorgones sont là pour nous rappeler que le jardin est aussi un lieu pour l'imaginaire et la rêverie.

On commence à s'habituer à ce que chaque matin une douce lumière nous accompagne au jardin. 

Le fond de l'air est frais mais le regard est vite réchauffé par les dernières flambées des acers.

Le temps est venu pour les persistants de manifester par les formes, les couleurs et la texture leur présence dans les massifs d'où les floraisons se sont évanouies.

Entre deux Betula utilis 'Jacquemontii', une vue du jardin bleu en cours de remaniement pour plus de clarté et de lisibilité.

Cistes, berbéris, bruyères ont reçu une petite coupe de rafraîchissement. L'arrière scène de la Lande pourpre est en cours de plantation. On rechercherait même des persistants à feuillage pourpré qui supporteraient le calcaire.

La Lande a pris ses quartiers d'hiver et nos fidèles pintades de la Clairière qui craignent la rouille ont rejoint leur abri.

Dans le Talus, les nandinas commencent à s'empourprer en compagnie du vieux phlomis et des euonymus.

Le Loropetalum chinense 'Fire Dance' tente encore quelques fleurs. On n'a pas osé lui dire qu'il allait bientôt se confronter à sa première gelée.

Autour de la maison quelques sedums et potées dont l'Hebe pimeleoides 'Quicksilver' vont nous accompagner tout au long de l'hiver.

A l'est et en façade une partie du terrain est en cours de restructuration pour cause travaux, on va miser essentiellement sur du persistant.

On s'est trouvé un allié de choix avec ce petit taille haie. Nous voilà partis pour de nouvelles aventures de sculptures végétales.

Au jeu des chaises musicales on avait besoin d'aide et on a trouvé l'outil adapté, une sorte de louchet particulièrement agressif avec des dents de scie sur le côté et une lame biseautée au bout.

L'hiver s'annonce actif. Les cheminements se refont et les arbustes isolés rejoignent les massifs.

Les douces températures de ces derniers temps nous feraient presque oublier la saison dans laquelle nous sommes mais les premières floraisons d'hellébores nous rappellent que la fin de l'année est proche.

Et là on se met à rêver d'un hybride qui aurait le feuillage automnal d'un hydrangea quercifolia et la floraison d'un macrophylla.

Un de nos petits chouchous d'ombre claire est le Mahonia eurybracteata 'Soft Caress'. On apprécie son port souple qui lui donne des airs de fougères et de plus c'est un mahonia qui ne pique pas.

Les potées d'hiver commencent à prendre le relais des bégonias, des impatiences et autres fleurs d'été. Et pour l'occasion nous avons associé euphorbes et pensées. Les euphorbes rejoindront les massifs au printemps.

Dans le Clos des rosiers graminées, le rosier The Mac Cartney Rose fait de la résistance, on est toujours surpris par sa floribondité et sa vigueur exceptionnelles. Et cerise sur le gâteau, il est parfumé.

Le jasminum nudiflorum n'est pas en retard cette année. Il commence à se couvrir d'une cascade d'étoiles jaunes tandis que ses compères l'abélia et le choisya poursuivent leurs floraisons sans discontinuer.

Chaque année on ne peut résister au plaisir de vous montrer la fructification de l'Euonymus europaeus 'Fruto Alba'. On en croquerait.

Ils font partie de nos plantes fétiches, les nandinas domestica ont une fructification rutilante et élégante. Elle sera présente tout l'hiver car les oiseaux dédaignent ces petites boules rouges.

Cette année le cotoneaster franchetti a été très généreux et les oiseaux ont commencé la cueillette des fruits. Il arrive même que les poules d'eau n'hésitent pas à faire une ascension dans les branchages pour en déguster. Un spectacle amusant dont on peut profiter depuis la baie vitrée.

La cahute de lierre a beaucoup souffert cet été et panse difficilement ses brûlures. Heureusement les acers palmatum sont là pour animer la scène.

Printemps et automne sont des moments privilégiés pour apprécier les colorations de feuillage du Koelreuteria paniculata 'Coral sun' et le tout dans la légèreté. 

Place nette a été faite devant la Clairière d'Or pour que les korrigans puissent danser la nuit venue.

Ainsi l'arrière du massif le Bosquet aux roses va se retrouver en premier plan. De nouvelles plantations ont commencé et vont se poursuivre.

Démarré il y a un an le massif de la Lisière continue son petit bonhomme de chemin avec essentiellement des plantes d'ombre et de mi ombre.

Il semblerait qu'un rafraichissement frappe à la porte du jardin dans les prochains jours, ça tombe bien les travaux de taille vont nous réchauffer.

De nouveau le jardin se retrouve l'objet de toutes les attentions. Il faut dire que la douceur de ces derniers jours associée à l'assignation à résidence sont un bon argumentaire pour se mettre les mains dans la terre et la tête au vert.

Dans le Clos rouge et blanc nous sommes même jusqu'à aller lessiver les troncs moussus des Betula utilis 'Jacquemontii' pour être plus blanc que blanc ! Et pour le rouge nous avons planté quelques jeunes Euonymus grandiflorus 'Ruby Wine' qui se trouvaient auprès d'un Euonymus grandiflorus 'Red Wine'.

L'Euonymus grandiflorus 'Red Wine' a beaucoup souffert de la chaleur et de nombreux fruits sont tombés à terre en août, dommage car la floraison était somptueuse. Après avoir ôté les autres Euonymus grandiflorus 'Ruby Wine' du massif, nous avons commencé à installer des arbustes à feuillage panaché à dominante claire dont un Ligustrum ibota' Musli' et un Ligustrum Japonicum 'Colombine' également bien adaptés au sec.

Grand chambardement devant la Clairière d'Or avec suppression de la tache de phlomis et du petit bosquet de symphorines. L'idée est de déconfiner l'espace pour créer une petite place avec un nouveau cheminement. Il n'y a pas encore de photo mais le travail est fait et de l'herbe a été semée à la place du phlomis dont on a pu apprécier la vigueur racinaire.

Les végétaux étant les seuls actuellement à pouvoir bénéficier d'une petite coupe de rafraîchissement, le Malus Perpetu 'Evereste' ne s'en est pas privé. L'idée est de progressivement l'amener à faire de sa ramure, un dôme.

Nous avions un petit souci avec les Amélanchiers canadensis qui situés en ombre claire avaient tendance à filer, ils ont été sévèrement rabattus pour plutôt être travaillés en plateau et constituer des masses à mi-hauteur pour ne pas obstruer les perspectives.

Notre petit Prunus 'Snow Fountains' est vraiment un hôte de marque. Si au printemps c'est un nuage blanc qui s'élève au-dessus du massif, en automne le nuage se fait cuivré.

Toujours aussi mondain à l'automne le Quercus dentata 'Carl Ferris Miller' lorsqu'il arbore sa livrée de cuir fauve vernissé.

Tout feu, tout flamme les acers palmatum font le show dans le Taillis.

Dans la percée d'une arche d'Acer zoeschense 'Annae', un miscanthus rescapé de la canicule a bien du mal à faire émerger ses épillets.

Un petit coin de jardin forêt pour la séance de sylvothérapie, ça ne peut que faire du bien.

Petit à petit le massif des Bois Debout se charpente. Il a eu droit à sa couverture de feuilles avant celle du BRF.

Retour à la maison par le sentier sud. Encore quelques fleurs d'impatiences dans la potée, les boules rouges du nandina se sont formées, le feuillage de la glycine se colore de jaune, le Jasminum nudiflorum débute timidement sa floraison. 

Et demain on recommence.

L'automne poursuit son chemin dans le jardin et il est bien agréable de s'affairer dans cette ambiance colorée. Nous avons profité de la nudité de certaines ramures pour faire s'envoler nos idées. Un Muehlenbeckia complexa a trouvé refuge dans la cage aux papillons.

La chasse aux cucurbitacées s'est révélée très prolifique et les paniers débordent. La variété de leurs formes et leurs couleurs font toujours de joyeuses présentations.

Les sedums aussi savent jouer de leur livrée automnale et n'ont pas à priori le vertige.

Pourtant éclaboussées par les panicums, les feuilles de ginkgo n'en demeurent pas moins imperturbables.

Il arrive que la nature joue à la déco vivante. Quelle surprise pour ce petit volatile que de se retrouver au beau milieu d'une bonbonnière.

Désormais l'une des pièces maîtresses pour ce nouveau massif, notre Callicarpa bodinieri 'Profusion' a mis le paquet (de bonbons) pour accueillir les petits nouveaux.

Sous le regard vigilant de la grue couronnée, le massif rosiers-graminées est en cours de remaniement avec l'introduction de différents arbustes dont des Nandina domestica 'Lemon and Lime', des Berbéris thunbergii 'Golden Dream', des Ligustrum ibota' Musli', des Vitex agnus castus 'Albus', ... histoire de donner un peu de corps aux graminées et aux rosiers.

Une triangulaire automnale se joue entre le ginkgo, le Cupressus sempervirens 'Totem' et le Fraxinus angustifolia 'Raywood' et comme à chaque fois c'est le Totem qui finit par gagner contrairement aux apparences.

On a tenté des percées sur le paysage, si la formule est sympathique pour la vue elle l'est beaucoup moins pour les vents de sud-ouest.

Dans l'Espace Japonisant, notre Fagus sylvatica 'Mercedes' essaie sa tenue automnale, évidemment nous sommes séduits.

Nous aimons beaucoup l'Heuchère 'Bronze Beauty' pour sa forte présence dans les massifs d'ombre claire et elle a en plus la bonne idée de fleurir à l'automne.

Notre Garrya elliptica dévoile les prémices d'une belle floraison printanière.

Les couleurs automnales du Cercis canadensis 'Red Force' nous ont enchantés. C'est un cadeau de notre pépiniériste préféré, beaucoup plus résistant que 'Forest Pansy' dans des terrains argileux.

Petit à petit le tunnel de noisetiers s'éclaircit, tandis que le tapis de feuilles s'épaissit.

Averses, crachin, brumes, rosée et fraîcheur matinale, c'est là l'alchimie de l'automne. Même l'acer griseum s'est dégrisé arborant son panache rougeoyant.

C'est l'heure où les acers s'embrasent et les cornus se dorent.

Les couleurs partout s'immiscent dans le jardin et l'enveloppent, invitant le promeneur dans un monde chatoyant.

Le Gleditsia triacanthos 'Sunburst' retrouve sa ramure solaire que l'été lui avait ôté.

Dans l'attente des chandelles jaunes des Mahonia media 'Charity', c'est un acer palmatum qui drape le pignon de ses tons orange cuivrés.

Les Cornus sanguinea 'Winter Flame' ne sont pas en reste pour apporter leur contribution à la palette automnale.

Au pied du tronc desquamé de l'Heptacodium miconioides, un cornus rêve table ronde.

Les acers palmatum de semis offrent souvent de belles surprises colorées et le héron en reste figé.

Notre petit chouchou, l'Acer palmatum 'Peaches and cream' devient magique.

Quand on a un feuillage irrémédiablement vert, la meilleure façon de se faire remarquer c'est de jouer la carte fructification et le pyracantha est un maître dans cet art.

Parmi nos plantations d'automne, nous avons eu un petit coup de coeur pour le Callicarpa bodinieri Magical 'Snowqueen' avec des baies blanches particulièrement résistantes au brunissement.

Un petit cadeau de notre chineuse préférée, Florence du blog L'oeil et la main, une belle auge en zinc qui s'est rapidement transformée en terre d'accueil pour plantes alpines.

Que serait l'automne sans courges et potirons, au jardin elles sont servies sur un plateau.

Qui a dit que les cucurbitacées ne savaient pas voler ?

Le bout du tunnel c'est pour bientôt ?

Dans le jardin ragaillardi par les premières pluies automnales, les cyclamens se font les messagers d'un renouveau coloré.

Quel plaisir de retrouver une végétation alerte et fleurie comme les abélias, les asters et les sédums.

Le grand tapis vert vient de nouveau lécher les pieds de la Lande. Arbres, arbustes et vivaces reprennent doucement leur souffle.

Tandis que le bégonia Dragon Wing Red commence à tirer sa révérence, le Prunus incisa 'Kojo-no-mai' interpelle en couleur les hydrangéas.

Incognito tout l'été dans le massif de la Table Ronde, l'Hamamélis intermedia 'Arnold Promise' s'embrase.

Dans la ramure du Rhus typhina 'Tiger Eyes', ce sont des oiseaux de feu qui se sont posés.

Dans le massif de la Table Ronde, à tous les étages l'automne insuffle sa palette.

C'est dans une ambiance vaporeuse et verdoyante que le Cornus florida 'Cherokee Chief' manifeste son tempérament de braise auquel font écho les épis des persicaires. Cette année nous avons rabattu entièrement les persicaires, un mois et demi plus tard, ils étaient à nouveau en fleurs.

C'est après une visite dans le jardin de Marie que l'envie de potées de loropetalums nous est venue. Leur feuillage chocolaté est raccord avec celui du cotinus.

Le petit peuple de l'ombre s'agrandit d'un membre avec le Fatsia polycarpa 'Green Fingers', son feuillage finement découpé s'associe bien à celui des fougères.

Le percement d'une baie nous a conduits à revisiter la moitié d'un massif car l'arrière est devenu un devant. Situé à l'aplomb d'un fossé, on compte y faire ruisseler deux Parthenocissus tricuspidata 'Veitchii' parmi les fougères, les euonymus, les nandinas et les berbéris.

Nous commencions à avoir des problèmes de cohabitation avec le rosier liane de l'entrée de la maison, on lui a gentiment fait comprendre qu'il y avait des limites à ne pas dépasser. Va savoir pourquoi, on est beaucoup plus tolérant avec la distanciation concernant la clématite.

Serait-ce un signe climatique mais nous avons de quoi nous échauffer pour les semaines à venir.

Il y a quelques jours, une envie de Bretagne, de vert et de fraîcheur nous a conduits dans le Finistère avec dans notre quête le jardin de Kériel. Il y a déjà un certain temps que ce jardin créé par Guénolé et Gaston éveillait notre curiosité. Et c'est très gentiment après leur journée de travail qu'ils nous accueillirent chaleureusement. Le portail franchi, comme Alice, nous nous retrouvons dans un ailleurs hors du temps où les végétaux se plient à l'imaginaire.

Tout y est construit, savamment orchestré pour emporter le visiteur dans un voyage où chaque étape se décline en tableau paysage comme ici le jardin de mousse caressé de la lumière filtrée par les chaumes des bambous. Le flouté des touffes d'Hakonechloa jouent gaiement avec la rigueur des topiaires.

L'eau est présente au jardin et on la retrouve ici sous la forme d'un bassin bordé d'une rive en galets et d'un enrochement où s'accrochent les végétaux. L'effet est particulièrement réussi avec beaucoup de naturel et de légèreté.

La taille et le travail de transparence subliment les végétaux et confèrent à l'ensemble l'expression d'une nature apaisée. 

Quand la lumière se met à jouer avec la rondeur des moutonnements et les bois dénudés, le jardin se fait onirique. Quelle belle source d'inspiration !

Les cheminements peuvent se faire précieux et les lieux propices à la méditation par la subtilité des nuances végétales.

Surplombant le bassin, le junipérus étire ses plateaux en nuages, du grand art.

Guénolé a aussi la passion des bonsaïs et ils s'inscrivent dans le paysage comme autant de tableaux vivants. A noter le graphisme de la structure qui vient en contre point de l'ensemble et qui l'ancre dans son environnement.

Les styles se juxtaposent sans se heurter comme ici où la cohérence de la mise en scène est assurée par le caractère accentué du graphisme.

Les jardiniers sont parfois des faiseurs de rêves et on s'est plu à rêver sur ce tableau végétal. Il faut dire que Gaston est un chineur invétéré qui finit toujours par trouver l'objet qui va sublimer une mise en scène.

Taillés en transparence les bambous se font claustras à claire-voie créant ainsi des chambres végétales ouvertes.

Le jardin conduit parfois à vouloir réaliser des rêves un peu fou, c'est ce que Guénolé et Gaston ont fait en créant un espace circulaire demi enterré de style rocailleux. Ils en ont fait le paradis des mousses, des fougères, des saxifrages, ...

La diversité végétale y est impressionnante et l'on y ressent une symbiose parfaite avec le minéral. L'idée est absolument géniale.

Il y aurait encore d'autres mondes à explorer dans ce jardin comme la grande mixed border, la diversité des rhododendrons et des azalées. Oserait-on imaginer leurs plateaux taillés lorsqu'ils sont en pleine floraison. Nous n'avons pas non plus évoqué la passion dévorante de Guénolé pour les hémérocalles et ses belles créations.

Un grand merci à tous les deux pour votre disponibilité. Quel merveilleux moment nous avons passé à découvrir votre délire végétal. Nous avons ressenti avec beaucoup d'émotions tout la passion que vous distillez dans ce lieu. Quel beau moment de partage.

A défaut de pluie le pluviomètre s'enivre du parfum des roses.

Plein sud et dans une ambiance d'ombre claire, les plantes compagnes de l'entrée de la maison assurent toujours l'accueil en cette fin de saison. A noter notre petit coup de coeur l'Hebe pimeleoides 'Quicksilver' à l'extrême gauche de la photo.

Le Passage Austral bénéficie non seulement d'un environnement protégé mais il a eu droit à des arrosages. Pour le moral du jardinier, face à la sécheresse ambiante il nous semble important de privilégier quelques espaces où les rosiers remontent et où perdure un soupçon de luxuriance.

A couvert des frondaisons arbustives et nouvellement installés, Nandina domestica 'Otanfunanten' et Sedum 'Purple Emperor' font connaissance.

Les deux Cupressus arizonica 'Fastigiata' ont chacun développé leur personnalité tandis que le Juniperus chinensis 'Blue Alps' préfère jouer les profils bas.

Dans le massif de la Table Ronde, la floraison de l'Aster novi belgii 'White Lady' annonce la fin de l'été.

Pas facile de vivre l'été sur le Talus quand on est un végétal, des épimédiums et la Rubus calycinoides California en ont perdu les feuilles.

Dans l'ombre sèche, il n'y a guère que les cyclamens pour arborer fièrement de la couleur.

Le Malus 'Red Obelisk' nous a délivré une belle fructification malgré une taille plutôt osée au printemps.

Au pied du Parrotia et du Clerodendron trichotomum, fougères, aspidistras, euonymus, ... ont vécu l'été en toute discrétion, tandis qu'en arrière scène les physocarpus ponctuent le paysage.

Ambiance mi floutée mi graphique pour cet espace où se mêlent Cupressus sempervirens 'Totem', divers conifères, Rubus Thibetanus, euonymus, ... .

Il y a quelques rescapés dans l'épisode des remontées, en particulier pour les rosiers Laguna et Quatre saisons. Qu'ils en soient remerciés.

Le peu se fait précieux.

Cette année la rencontre rosiers graminées n'aura été que de courte durée, les premiers ayant déclaré forfait dès la mi-août. Il y aura peut-être une revanche à prendre en octobre si la pluie le veut.

C'est dans le Berry que notre envie de vert nous a conduits cette semaine. Et c'est en bonne compagnie avec Jean-Luc et Maryse du blog Au gré du jardin, Florence du blog De l'oeil et la main et Hélène du blog Rouge cabane que nous sommes allés à la rencontre des jardins berrichons. Il en est un que depuis longtemps nous voulions découvrir, c'est le Jardin de Marie à Neuilly en Sancerre.

A peine sommes-nous arrivés, c'est autour d'une table raffinée que nous nous sommes retrouvés et de visiteurs à convives nous sommes passés. Pouvait-on imaginer accueil plus chaleureux ! Ce fut une belle introduction à la visite du jardin et à l'esprit qui l'anime. C'est un jardin qui joue avec son environnement, comme un paysage dans le paysage.

Même si la canicule et la sécheresse n'ont pas épargné la région, le jardin tire cependant son épingle du jeu comme en témoigne ce somptueux hydrangéa villosa.

Le jardin se fait le reflet d'une grande maîtrise jardinière. Les végétaux y sont épanouis et conduits en douceur. Nous avons tous craqué pour le Senecio greyi 'Sunshine' particulièrement bien adapté au sec et la générosité de Marie a fait que nous sommes tous repartis avec des boutures.

C'est un jardin où il fait bon vivre et d'où se dégage un sentiment de paix et d'harmonie.

Tout est propice à la mise en scène de l'expression végétale.

Qu'il est plaisant ce moutonnement où se mélangent spirées, potentilles, senecios et d'où s'échappent gauras, euphorbes et valérianes.

C'est tout un monde végétal qui vient caresser un bâti rural de belle facture.

Ici et là des topiaires ponctuent l'itinéraire.

Dans l'espace aquatique, les nénuphars s'ébattent joyeusement tandis que le choisya bronze sur le versant.

L'une des plantes chouchou de Marie c'est le Begonia Summerwings White Elegance qui n'a pas son pareil en grande potée.

Les asters commençaient juste à entrer en scène en contraste avec les fructifications. Quelle belle composition !

Dans le verger, les rudbeckias sont aujourd'hui les rois, hier c'étaient les iris.

Dans le jardin méditerranéen, helichrysums, lavandes, cistes, graminées, ... prennent des bains de soleil.

Un jardin qui conte une belle aventure jardinière. Un jardin comme une rencontre entre une passionnée érudite et des végétaux, dans le respect de l'environnement avec l'envie du beau et de l'harmonie.

Nous aurons plaisir à le redécouvrir à une autre saison quand exulteront les roses.

Un grand merci Marie d'avoir si joliment et si gentiment ponctué notre itinéraire dans le Berry.