Quand les ramures murmurent aux murailles
Publié le 22 Novembre 2015
Nous partageons aujourd'hui un petit plongeon pour s'éclabousser de soleil dans les souvenirs de l'été en compagnie de Maryse et Jean-Luc du blog Au gré du jardin sous la houlette de notre éminente guide Hélène du Blog Rouge cabane. Notre découvreuse de trésors nous avait conviés à la rencontre du jardin d'Arpaillan dans le département de la Gironde. Nous sommes accueillis dans un cadre historique magnifié par des propriétaires amoureux des vieilles pierres et des jardins.
Le regard posé sur les massifs de l'entrée de la propriété rebondit de formes en textures dans une multitude de nuances de vert.
Il se dégage des massifs à la fois de l'humilité par le choix de végétaux surannés comme l'aucuba mais aussi de la sérénité par la présence de nombreux persistants.
Lorsque l'on pénètre sur la grande esplanade face au château, le regard s'ancre sur le pavillon-chapelle au pied duquel un rosier liane s'agrippe à un cèdre plus que centenaire.
A l'aplomb de l'esplanade, le regard plonge vers le sous-bois éclairé par un cornus controversa variegata. Les scènes sont empreintes de naturalisme et l'on sent la volonté des jardiniers de respecter les lieux en ne manifestant leur intention jardinière qu'au travers d'interventions minimales mais déterminantes pour le paysage.
Dans le sous-bois humide, les eaux sauvageonnes ont été apprivoisées pour former un ruisselet qui court, accompagné sur ses flancs de nombreuses variétés de fougères et de plantes marécageuses. Le tout faisant sûrement un terrain de jeu pour les elfes.
Nous y découvrons une belle leçon de paysagisme qui sait jouer du naturel
et qui intègre ici et là une touche d'apprivoisonnement comme cet érable en clairière.
Pas de décoration présomptueuse non plus, juste quelques traits et des silhouettes.
En remontant le versant on prend la mesure de la puissance du bâti dressé face aux frondaisons.
La rencontre entre le végétal et le minéral ajoute encore à l'historicité du lieu.
Aux abords de l'habitation les massifs font se cotoyer les simples et d'autres vivaces.
Parfois des touches délicates de topiaires se figent dans l'immensité végétale,
parfois ce sont des broderies florales qui posent des limites.
C'est sur ce tableau de conifères qui mêle puissance et beauté que se fit la fin du voyage. Merci aux bienheureux propriétaires de nous avoir fait partager leur domaine et leur passion du jardinage au naturel en version XXL.