Publié le 27 Janvier 2013
L'histoire des jardins nous fait revivre et souvent ressentir la pensée de ceux qui les ont conçus. Ils y ont imprégné leurs croyances et leur rapport au monde. Et c'est bien là pour nous tout l'intérêt de découvrir un jardin en compagnie de son créateur.
Le jardin c'est comme un morceau de monde que l'on soumet à notre désir.
La question du sens que l'on met dans le jardin est parfois manifeste voire démonstrative. Un exemple flagrant étant les jardins de Versailles qui montrent aux visiteurs une nature maitrisée à l'extrême dont le seul objet est de symboliser la puissance du maitre des lieux.
Photo extraite de Wallpaperswiki.org
A l'opposé serait le jardin de Gilles CLEMENT dans la Creuse,
la Vallée, qui constitue un manifeste pour le respect d'une nature en liberté apprivoisée mais non asservie.
Photo : Julie Malaure. DR Le Point
Et nous dans nos jardins on dit quoi ?
Dans le jardin des Vigneaux pas de ligne droite, un tracé parfois incertain et des sentiers sinueux. Des massifs et des perspectives qui s'inventent avec le temps, en quelque sorte du jardinage opportuniste où l'on accepte de se laisser surprendre.
On joue une apparente complicité avec les végétaux : de l'observation naît une idée que l'on tente de mettre en forme avec d'autres plantations ou par de la taille.
C'est aussi à partir d'un vécu, d'un ressenti que l'on crée des paysages imaginaires pour composer des scènes, c'est par exemple "notre lande" ou l'espace japonisant.
Un jardin que l'on voudrait qu'il renvoie à un monde de la diversité, à un monde qui ne soit pas figé, ouvert à l'expérimentation heureuse et malheureuse, à la poétique et à l'échange.
Nos jardins ne sont-ils pas à la croisée des chemins entre "le pour soi" et "le pour l'autre" ?