Ah qu'il est fort le soleil cette année ! Et soleil trop généreux rend le jardinier soucieux.

Certains se disent qu'il vaut mieux être près de la maison pour bénéficier de l'arrosage.

Petite scène pour grosse chaleur.

Nous avons apprécié la tulbaghia l'année dernière pour son originalité et nous l'avons retrouvé partout en Bretagne cette année ! On comprend mieux pourquoi car elle résiste à tout si ce n'est au froid trop rigoureux.

Le coin des assoiffés qui même à l'ombre tirent la langue chaque jour à notre passage !

Des remontées parfois balbutiantes de la part de certains rosiers : Westeland et Guirlande rose tirent leur épingle du jeu, sans oublier Sea foam dont le feuillage conserve son aspect printanier.

Pour le plaisir des yeux, un mouvement de têtes

et de quoi en perdre la boule.

Le vert fait de la résistance malgré la sécheresse ambiante.

Et on paille et on paille ...

L'acer se demande si cela va encore durer longtemps.

La terre est trop dure et sèche pour accueillir les nouvelles plantations alors on taille, on taille inlassablement à l'ombre.

On joue aussi du pinceau avec des vieilles chaises abandonnées sur un air d'Aloha.

On n'a pas pu résister au regard langoureux de cette nouvelle clématite découverte chez notre pépiniériste préféré ... merci Damien !

Les vacances sont aussi pour nous l'opportunité de partir à la rencontre des jardins et sur notre route dans les côtes d'Armor nous avons rêvé pendant deux heures dans le jardin du Grand Launay.

Jean SCHALIT, initiateur et maître du lieu nous a accompagné dans son monde, un monde orchestré par la taille et la pensée.

Dès les premières scènes, le souffle du soleil levant imprime son rythme dans la nature et dans la composition du paysage.

Comme à l'image de cet escalier allégé par les volutes des astilbes, le cheminement dans le jardin exprime la sérénité.

Le jardin joue avec les lignes et les perspectives pour nous emmener toujours plus haut.

Il nous emmène au paradis où le serpent de buis se love au pied des pommiers.

La vision est sublime et le temps suspendu.

Même les bancs y ont des allures de trône.

Tout n'est que calme, beauté et harmonie,

entre la pierre et le végétal

entre le végétal et le métal.

La lumière, la matière, les lignes, tout y est magnifié.

Et parfois les perspectives semblent échapper à la raison.

Un lieu intemporel où la contemporanéité côtoie le XVIIème siècle dans le flou des graminées et des arbustes sculptées.

Un lieu où Daniel BUREN, peintre et sculpteur, à l'occasion d'une manifestation artistique a marqué son empreinte en déviant le cours d'une ligne d'eau en hauteur.

L'image de cette ligne d'eau suspendue est un peu ce que nous ressentions au sortir de ce jardin ... il y a des jardins qui élèvent.