Lande et clos sont deux espaces du jardin où les roses en été s'imposent dans le paysage.

Dans les clos ceinturés d'érables, les rosiers règnent en maître, ils sont souvent grimpants, tuteurés et associés à d'autres végétaux pour former des thématiques.

Ainsi dans le premier clos, les rosiers sont principalement accompagnés de prunus, d'hydrangea arborescens, de potentilles dans l'idée d'un fleurissement en douceur.

Dans le deuxième clos, les rosiers sont associés à des graminées, principalement miscanthus limelight qui prennent leur temps pour pousser.

L'idée est de produire du mouvement et d'accrocher la lumière pour accompagner les roses.

Dans le troisième clos les rosiers s'inscrivent parmi une dizaine de bouleaux Jackmontii entourés de cornus bâtons rouges pour un jeu de rouge et de blanc.

La dominante des rosiers est aussi le rouge et le blanc avec Cinco de mayo, fairy rouge, Burgundy ice, Bukavu, Sea foam, Schnee-wittchen, ...

Le quatrième clos oppose les rosiers orangés à des arbustes et arbres aux feuillages contrastés : physocarpus diabolo, prunus padus coloratus, populus purple tower ...

La lande fait appel à des rosiers buissons et rampants qui se faufilent à travers les bruyères et les graminées.

On plante relativement serré dans un esprit flouté et sauvageon.

Deux paysages pour deux ambiances au gré de l'humeur.

Les pluviomètres, une espèce fragile ? Ils n'ont jamais été aussi beau qu'en cette saison, il faut dire que le temps leur est bien favorable.

Pour lutter contre la morosité des cumulus menaçants, rien de tel que de s'entourer de nuages fleuris.

Encore jeune mais prometteur, il recouvrira bientôt le souvenir d'un eucalyptus tombé au champ sous les coups de Joachim en 2011.

Il a fait du portique son aire de jeu favorite.

Deux soldats roses et parfumés montent la garde sur l'entrée des clos.

L'insupportable par nature qui finit toujours par s'échapper de sa structure.

Il aime flâner dans les grands espaces qu'il adoucit de sa floraison.

Une arrivée discrète mais aujourd'hui ils ont pris le pouvoir.

Toujours aussi délicat et facétieux mais tellement magique.

Un écrin qui lui va bien entre ombre et clarté.

On ignore tout de lui, cela fait sûrement plus d'un demi-siècle qu'il embaume l'entrée du chemin à la fin du printemps.

Il y avait bien longtemps que la puissance végétale ne s'était pas manifestée avec autant de panache.

Le chèvrefeuille ordinairement souffreteux a pris des airs de liane exotique.

Et c'est dans cette profusion de feuillages que les roses sont enfin apparues.

Les massifs déferlent en vagues champêtres

prêts à submerger les allées.

Les uns et les autres se rencontrent, s'associent et composent.

Inexorablement les espaces se remplissent, le peuple végétal est en marche

et sa conquête est totale.

La lande se fait prairie fleurie.

En juin tout est permis se dit sans doute le rosier Hanabi, il est temps d'oser la couleur

tandis que d'autres misent sur la nuance

et la légèreté d'une brise d'été que l'on attend encore.

Nous avons eu l'agréable surprise d'apprendre que le site de jardinage Gerbaud nous avait choisi comme site du mois. On les remercie pour ce sympathique encouragement.

C'est un grand jardin clos de murs et de haies en sortie du bourg de Rémalard dans le Perche.

Franchir le seuil de la porte cochère nous fait passer du bitume au dallage poli et des bruits de la rue à un monde de sérénité.

Un monde qui se décline en scènes successives où parfois les grenouilles voudraient se faire aussi grosses que le boeuf.

Un monde où le temps semble s'être posé.

Un monde où les allées se sont façonnées sous des générations de pas.

Un monde où les massifs d'arbustes semblent avoir été modelés par le temps qui passe.

Un monde où les plantes en liberté savent vivre en harmonie.

Un jardin comme un souvenir qui continue à vivre loin du tumulte des tendances.

On les attendait,

ils sont arrivés dans le verger des voisins qui spontanément nous avaient proposé et organisé ce service.

Durant deux jours c'est avec presque 400 personnes que nous avons partagé et fait découvrir notre passion.

Il y eu de belles rencontres, parfois d'émouvantes retrouvailles et toujours le plaisir d'échanger.

Il régnait comme une douce agitation dans notre univers

que nous avions convié à explorer.

Deux stars s'y sont révélées,

l'elaeagnus zempin qui jouait sur la brillance de son feuillage et sur sa floraison discrète qui embaumait les alentours d'une senteur de miel.

et le tout jeune viburnum Mary Milton qui ne parvenait pas à se cacher des regards posés sur sa généreuse floraison.

Ce n'était pas encore les grandes eaux pour la fontaine végétale mais ce topiaire commence à prendre forme.

Le jardin paysage avait misé sur les feuillages pour compenser les roses absentes de ces journées.

Deux journées comme un rêve, un tourbillon de plaisir partagé.

Et puis se dire que c'était trop bien et que l'an prochain on recommencera.

Et que peut être les roses seront au rendez-vous.

On remercie tous ceux qui sont venus à notre rencontre et pour tout ce qu'ils nous ont apporté d'encouragements et de réflexions.

Une mention spéciale aux voisins qui ont bien voulu jouer le jeu, aux parents pour leur contribution à l'accueil et à l'organisation et à tous nos végétaux sans oublier les roses.