Le soleil plombe le jardin mais pas l'imagination du jardinier
Publié le 19 Juillet 2015
Il est en été une période au jardin parfois redoutée, un moment de transition qui fait basculer l'opulence des floraisons et du foisonnement dans une débâcle échevelée. Cette année, l'absence de pluie et les fortes chaleurs ont encore accentué le phénomène. Certains massifs plantés de rosiers, de roses trémières poursuivent vaille que vaille leur épanouissement sous l'ombre légère des arbres.
Cette période de flottement est aussi pour les jardiniers en vacances une belle occasion de remodeler le paysage, aérer, créer des perspectives en jouant de la cisaille et du sécateur. Les rosiers paysagers sont reformés à la cisaille dans l'attente de remontées. Voilà qui permet d'ajouter de nouvelles couches de broyage en attendant la pluie.
L'exubérance des touffes de miscanthus a été contenue par un cerclage pour ajouter de la verticalité et alléger l'espace. Nous avons pu pleinement nous adonner à la pratique sportive préférée du jardinier, celle de la chasse au liseron qui se fait en fonction du terrain, en rampant, à quatre pattes, à genoux !
Grâce à un hiver encore particlièrement clément, les gerbes de sauges Amistad s'élancent de nouveau dans le ciel azuré. Elles ont été également cerclées pour accentuer leur graphisme.
Les rosiers comme Ghislaine de Féligonde et Emera ont été retravaillés en dôme, seuls les gauras et les pennisetums alopecuroides ont conservé leur esprit de liberté.
Cinquante mètres de lande plus tard, nous arrivons enfin au bout du voyage en sueur mais bronzés !
En fait on l'aime cette période qui permet de jouer avec les formes où alternent bruyères, cistes, escallonias, berbéris et de créer du moutonnement.
Jusqu'où peut on aller trop loin ? On n'hésite pas à franchir les limites en intégrant un frêne qui joue les totems tentaculaires dans un massif.
Tant qu'il y a de la taille il y a de la vie au jardin !