Duo pour un jardin

Sur les traces de Marie-Claude, Un petit coin de nature, dans sa quête des rouges au jardin,

je me suis éclaboussée de vermillon et de fantaisie.

Hanabi

Recouverte de fleurs en papier écarlate,

Archimède

je me suis glissée dans les feuillages.

Star Profusion

Comme une gourmandise je me suis offerte

Pirate

et j'ai enflammé le bois de mes fleurs de braise.

Cognassier du Japon rouge écarlate

Lanternes et lampions j'ai accroché dans les branches

Fuchia Riccartonii et euonymus europaeus

et ce jour là même la pluie s'est mise à rougir.

Nandina domestica

Le jardin a vu en janvier des nuages se poser

et le cadeau du Père Noël partir à l'assaut des ramures

Perche télescopique d'élagage

avec un résultat décoiffant.

Le jardin a vu en février la lande s'éveiller dans le soleil hivernal

et les rayons se prélasser sur des oreillers de bruyères.

Le jardin a vu le spectre d'un printemps futur

et a même cru voir une toiture végétalisée.

Le jardin a vu un rameau s'enflammer

Berbéris darwini

et un arbuste se couvrir de flammèches.

Hamamélis

Le jardin a vu les amazones du froid

et les premières gouttes soufrées d'un renouveau.

Grâce à Nikki, sous le ciel ardennais, la valse des rétrospectives se poursuit et fait danser les billets de septembre.

Une rencontre au jardin pas comme les autres. Durant quelques heures nous nous retrouvâmes substituts parentaux d'un perdreau égaré. Il nous a suivi comme une ombre dans le jardin une partie de la journée et même dans la maison. Le soir venu, l'oiseau est reparti. Une journée de gagnée en période de chasse ça compte dans la vie d'une perdrix !

Il est revenu le temps des plantations,

les coups de coeur s'installent au jardin

Mahonia "Soft Caress"

et l'on découvre leurs premières floraisons.

Clématite avant-garde

Il est venu le temps des graminées

qui jouent dans la lumière

devenue rasante

Pennisetum

tandis que les roses remontent

et nous font croire

Rosier Fairy et perovskia

que l'été vient d'arriver.

Rosier grimpant Purple Splash

L'histoire des jardins nous fait revivre et souvent ressentir la pensée de ceux qui les ont conçus. Ils y ont imprégné leurs croyances et leur rapport au monde. Et c'est bien là pour nous tout l'intérêt de découvrir un jardin en compagnie de son créateur.

Le jardin c'est comme un morceau de monde que l'on soumet à notre désir.

La question du sens que l'on met dans le jardin est parfois manifeste voire démonstrative. Un exemple flagrant étant les jardins de Versailles qui montrent aux visiteurs une nature maitrisée à l'extrême dont le seul objet est de symboliser la puissance du maitre des lieux.

Photo extraite de Wallpaperswiki.org

A l'opposé serait le jardin de Gilles CLEMENT dans la Creuse,  

la Vallée, qui constitue un manifeste pour le respect d'une nature en liberté apprivoisée mais non asservie.

Photo : Julie Malaure. DR Le Point

Et nous dans nos jardins on dit quoi ?

Dans le jardin des Vigneaux pas de ligne droite, un tracé parfois incertain et des sentiers sinueux. Des massifs et des perspectives qui s'inventent avec le temps, en quelque sorte du jardinage opportuniste où l'on accepte de se laisser surprendre.

On joue une apparente complicité avec les végétaux : de l'observation naît une idée que l'on tente de mettre en forme avec d'autres plantations ou par de la taille.

C'est aussi à partir d'un vécu, d'un ressenti que l'on crée des paysages imaginaires pour composer des scènes, c'est par exemple "notre lande" ou l'espace japonisant.

Un jardin que l'on voudrait qu'il renvoie à un monde de la diversité, à un monde qui ne soit pas figé, ouvert à l'expérimentation heureuse et malheureuse, à la poétique et à l'échange.

Nos jardins ne sont-ils pas à la croisée des chemins entre "le pour soi" et "le pour l'autre" ?

Une brise d'été souffle sur les blogs venue de l'imagination de Nikki, sous le ciel ardennais, initiatrice des rétrospectives saisonnières.

Des fils comme une portée musicale,

des hirondelles comme des notes posées,

l'été joue sa symphonie estivale.

Entré en maturité,

le jardin dresse ses épis, 

ouvre ses corolles dans un état de plénitude.

Luxuriantes presque languissantes, les belles exotiques se baignent

au soleil.

Crinum

Tandis que les filles des prairies s'éclaboussent de lumière.

Coreopsis annuel

Pour d'autres plus sages dans leurs atours, la chaleur invite à la rêverie.

Rose trémière et phlox

L'été comme une apogée, une arrivée

le bout d'un chemin

et puis se poser.

L'été comme des rencontres avec des amis blogueurs qui comme les végétaux se cultivent et se développent pour notre plus grand plaisir  "Quand la toile nous réunit".

Le blanc est aujourd'hui venu à la rencontre du jardin, un rendez-vous prétexte à jouer avec Marie-Claude et son blog un petit coin de nature

Raconte moi tes cinq blancs préférés du printemps.

Le premier est un collier parfumé et fleuri qui s'enroule avec délicatesse.

Clématite Armandii

Le second est un plateau de calices fragiles et précieux.

Pivoine arbustive Feng Dan Bai

Le troisième est solennel et orne jardins et blasons.

Lys et rosier Guirlande d'Amour

Le quatrième a la simplicité d'une beauté venue de l'est.

Kitaibelia vitifolia

Le cinquième a l'esprit champêtre et sauvageon.

Prunus myrobolan

Tous invitent à la rêverie et à la sérénité.

Il semblerait que ce soit la saison des rétrospectives et nous vous invitons à la découverte du hors série de l'Art des Jardins qui s'intitule "30 ans de création de jardins en France".

C'est d'abord un bel exercice de style et de synthèse qui en 80 pages explore le jardin et son évolution dans le temps à partir d'une diversité de points de vue en interrogeant des historiens, des architectes, des botanistes, des pépinièristes, des paysagistes et des jardiniers.

Une histoire racontée autour de quatre thèmes :

Reconnaître les jardins au titre du patrimoine culturel est un phénomène récent qui conduit aujourd'hui à questionner leur restauration. Doit-on conserver et restaurer à l'identique ou bien faut il réinventer, adapter tout en préservant l'intention des créateurs ?

Depuis 30 ans l'art paysager se dégage des canons classiques et a pu libérer sa créativité. Une nouvelle vague de paysagistes et de jardiniers expérimente avec leur sensibilité, leur poésie dans le respect de la nature environnante et avec le souci de la biodiversité et de l'écologie dont Gilles Clément, Louis Benech, Yves Gosse de Gorre, Erwan Tymen, ...

On connaît désormais une explosion de la palette végétale. De nouvelles plantes sont introduites et ouvrent de nouvelles perspectives comme les graminées, les arbres à effet d'écorce et plus généralement les végétaux qui offrent un intérêt hivernal.

Quant à la rose, son aventure se poursuit.

La ville est aussi le lieu où s'invente d'autres relations à partir du jardin comme les jardins partagés où le citoyen reconquiert l'espace urbain.

Plus généralement, longtemps ignoré par les urbanistes, le jardin aujourd'hui s'accroche aux murs et prend possession des toitures terrasses.

Le jardin apparaît désormais "comme une parenthèse, comme une respiration dans l'accélération de la ville" dixit Pascal Cribier. 

Un hors-série comme on les aime et qui ouvre des chemins de réflexion pour penser, rêver, imaginer, s'inspirer, créer et vivre sa propre histoire avec le jardin.

Faire entrer la lumière et la couleur au jardin dans la grisaille de janvier, c'est possible en suivant l'initiative de Nikki,

Sous le ciel ardennais.

Alors faire de quelques instantanés comme une flambée !

Notre photo préférée : parce que c'est une nouvelle partie du jardin qui commence à prendre forme.

Notre découverte : Véronicastrum virginicum "fascination", elle nous a surpris par la qualité de son graphisme et sa légèreté.

Quelques photos du mois

Des petits chemins de bonheur au jardin

Des haltes d'ombrages

Des rencontres colorées

Hanabi à la rencontre de Rhapsody in blue

Conversation entre phlox, echinacea et penstemon

Oh juillet ! suspends ton vol.

Notre déception s'il en fallait une, c'est que juillet ne suspende pas son vol et passe.

Normal que chez les jardiniers le Père Noël y dépose sa fibre verte, en l'occurence des livres qui parlent du jardin.

Parmi eux, une petite révélation pour nous, l'ouvrage du pépiniériste Olivier FILIPPI avec ce titre évocateur "Alternatives au gazon".

Partant du constant de l'aberration écologique et économique de l'entretien du gazon dans les régions du Sud, Olivier FILIPPI en interroge la toute puissance ainsi que les représentations que nous en avons. Le gazon n'est il pas inscrit dans notre mémoire comme le "tapis du paradis" ? Une image qui est entretenue par l'hégémonie du paysagisme anglo-normand.

Et pour des jardiniers en quête d'expérimentation une phrase a tout particulièrement retenue notre attention : "Une fois qu'il est deshabillé de son gazon, le jardin redevient un espace ouvert à tous les possibles".

Une démarche qu'il va falloir apprivoiser, adapter, interpréter. Voilà l'un de nos projets pour 2013 : produire un mixte entre herbe tondue, massifs et prairie fleurie rasante ponctuée de plantes couvre sol et de graminées courtes.

Il y a déjà matière à travailler !

Nous vous souhaitons de jardiner heureux toute cette nouvelle année.

Si l'hiver fait descendre la sève, il fait monter la réflexion.

Planter et tailler apparaissent comme les deux principaux modes d'intervention au jardin pour déterminer et personnaliser le style que l'on projette dans son jardin.

Arrêtons-nous un moment sur la pratique de la taille que nous sollicitons de plus en plus pour caractériser notre jardin.

Nous avons découvert il y a quelques années la taille en transparence initiée par la Princesse Sturdza dans son domaine le Vastérival et qui a révolutionné l'art du paysage au jardin. Le principe de taille s'applique à dégager les troncs et les branches maitresses pour marquer visuellement un structure à l'arbre. Ce principe est à raprocher de la taille japonaise dont l'un des objectifs est de vieillir les sujets ainsi traités.

L'intérêt est non seulement graphique mais il permet à la lumière de pénétrer l'arbre et de planter à sa proximité. Il introduit une autre forme de perspective de part la transparence produite.

Cette technique n'est pas limitée aux arbres mais elle peut s'appliquer à tous les arbustes.

La taille permet aussi de donner libre cours à son imagination par l'intermédiaire de topiaires improvisés et d'animer les haies,

de transformer la silhouette d'un viburnum en dôme

alors qu'ailleurs un sujet de la même espèce sera traité dans le style rampant.

La taille en nuages pourrait être considérée comme un mixte entre la taille en transparence et le topiaire.

Et c'est sur cette réflexion que nous appuyons nos projets futurs en créant des topiaires sur des troncs traités en transparence sans pour autant créer des arbres nuages.