Duo pour un jardin

Prémices des jours futurs et des haltes au jardin, on se met à rêver de lumières chaudes et dorées.

Le jardin attend tranquillement sa toilette printanière et les hydrangéas ne vont pas tarder à tomber la perruque.

Sur le chemin du Talus quelques discrètes floraisons ponctuent le parcours tandis que les bulbes dressent leurs feuilles.

C'est le premier prunus à fleurir comme le coup d'envoi aux futures floraisons. Hélas cette année les bruyères ne sont pas à l'unisson, échaudées par la canicule passée, certaines même ne s'en remettront pas en particulier les plus vieilles.

Belle surprise, les hellébores n'ont pas souffert de la sécheresse et l'ambiance glaciale et venteuse de fin février n'ont pas entamé leur hymne à la joie.

L'Espace Japonisant se naturalise doucement, les carex flirtant gentiment avec les cyclamens et les ophiopogons.

L'Hamamélis intermedia 'Arnold Promise' s'est mis en phase avec le Sciadopitys verticillata aurea. Le Mahonia eurybracteata 'Soft Caress' n'a pas voulu jouer le jeu.

Dans le sous-bois ça s'active, cyclamens, hellébores, pervenches conquièrent le terrain.

Dans la Clairière aux roses et dans les massifs la sobriété est encore de mise mais partout ça bourgeonne et ça émerge.

Avant qu'ils ne déploient leur grand rideau de feuillage, les caducs griffonnent l'horizon.

Le Photinia fraseri 'Pink Marble', cadeau de notre pépiniériste s'est bien adapté et dans cet avant printemps dévoile ses pousses rougeoyantes en accord avec les hellébores.

Deux des cadeaux de l'Ami des jardins, un vénérable cycas revoluta comme un clin d'oeil aux dinosaures et un acer palmatum 'Koto-no-ito' pour rêver au soleil Levant auxquels s'ajoute un taxodium distichum de belle taille.

Et pour ne pas gâcher cette fête qui commence, il nous manque encore une invité de marque, la pluie ! A priori elle arrive bientôt.

Tandis que les jardiniers se mettaient en pause, le jardin lui continuait son petit bonhomme de chemin et c'est sous un rayon de soleil que nous l'avons retrouvé au détour d'une touffe de perce-neige.

L'Helleborus niger (x) orientalis 'Madame Lemonnier' et l'Helléborus nigercors 'HGC Ice Breaker' fleurissent le sous-bois et accompagnent fougères, nandinas, géraniums, ...

Sur le deck une potée de jonquilles donne le ton qui résonne jusqu'au mahonia en passant par le Sciadopitys verticillata doré.

Dans la Faille, les Cornus sanguinea 'Winter Flame' pointent leurs ramures embrasées au pied des Ligustrum ibota 'Musli'.

Petite halte sur la table ronde du jardin bleu, salués par deux petits gnomes, cadeau d'amis jardiniers.

Dans le Jardin Bleu, les Juniperus squamata 'Blue Carpet' se faufilent doucement parmi les pots. Chut, les clématites y sont encore endormies.

Dans les massifs tout le monde s'est mis au vert et l'activité taille reprend tranquillement.

Un rayon de soleil dans un léger contre-jour et la magie opère sur les feuillages.

C'est avec une relative sérénité que les aspidistras affrontent l'hiver, balançant sous la bise leurs grandes feuilles lancéolées.

En remplacement des Carex oshimensis 'Eversheen' qui n'ont pas résisté à la canicule, deux Pittosporum tenuifolium 'Tom Thumb' ont été installés.

Le Mahonia media 'Charity' n'a pas son pareil pour souffler le solaire dans les massifs.

La pluie de petites étoiles jaunes du Jasminum nudiflorum vient égayer les journées de grisaille mais déjà les bulbes se réveillent. Le jardin ne dort que d'un oeil et le jardinier attentif ouvre les deux à l'affût de son frémissement.

Une fin novembre bien arrosée, voilà de quoi remplir les pluviomètres, réjouir les grenouilles et revitaliser le jardin.

Quelque peu malmené par l'été, c'est cependant avec brio que l'Acer palmatum 'Trompenburg' tire sa révérence.

Lorsqu'un rayon de soleil paraît, le cercle des ramures resplendit. Le Koelreuteria paniculata 'Coral sun' joue la gamme des ocres cuivrés.

Dans l'Espace Japonisant, le petit Fagus sylvatica 'Mercedes' répond à tous les érables palmatum des alentours.

Le Weigelia florida 'Wings of fire' a fini par s'enflammer pour de vrai.

Le Fatsia japonica 'Aureo-variegata' s'est mis à la disposition des derniers butineurs.

Les érables palmatum font un tapis de leurs feuillages recouvrant délicatement lierre et fougères.

Il va bientôt être temps pour la grue couronnée de prendre ses quartiers d'hiver.

Dans le Clos Rouge et Blanc quelques flammèches résistent à l'extinction des feux.

Dans la Clairière d'Or c'est l'or qui coule à flot, une richesse future qui nourrira les massifs.

Fendu par la tempête, le frêne va devenir le décor d'une nouvelle scène au jardin.

Les travaux d'élagage ont commencé pour prévenir des risques de casse et enlever les arbres morts.

C'est au cours d'une escapade automnale dans la Manche que nous sommes allés à la rencontre du jardin de la Guesnonnière à Montcuit. Il y a quatre ans en été nous avions découvert ce jardin paysage à l'esprit japonisant et nous avions été transportés par tant de beauté et de sérénité.

Rien de tel qu'un automne clément et lumineux pour profiter de la douceur des lieux en compagnie de son créateur, Michel Leforestier qui déroule avec passion l'histoire de son jardin.

Le travail de taille est impressionnant et imprime aux végétaux un caractère sculptural.

C'est tout une histoire à base de symboles qui s'inscrit dans les scènes et invite à la contemplation.

Cette visite automnale nous a fait profiter de la floraison des Camellia sasanqua au parfum envoûtant.

L'automne est aussi la saison où les acers paradent et ils nous en ont mis plein les yeux.

L'eau, le minéral et le végétal sont comme autant de sources de méditation.

Symbolisant le mont Fuji, un enrochement domine un versant qui plonge dans un étang.

Chaque point de vue apporte sa touche d'émerveillement.

Merci Michel de nous avoir ouvert ton monde intérieur que tu as si patiemment et si passionnément construit. Y déambuler y apporte la sérénité.

Belle surprise pour la photographe de Duojardin qui a découvert par hasard sur Facebook en échangeant avec Martine Cornet que notre jardin était à l'honneur dans la revue l'Ami des jardins. 

Le jardin des Vigneaux est un jardin à quatre mains. Il est le résultat d'une réelle complicité entre photographie et jardinage. L'oeil du photographe interagit avec l'oeil du jardinier et vice versa.

Les photos envoyées.

L'automne, ses pluies, sa rosée et sa fraîcheur matinales n'auront jamais été autant attendus.

Si les couleurs automnales ne sont pas toujours au rendez-vous, le jardin retrouve un sursaut de vitalité et panse ses plaies.

Sur le deck de la véranda tout le monde respire enfin, les bidens ont retrouvé leur coiffe étoilée et nous avons découvert que les loropetalums s'adaptaient parfaitement en pot.

Les Totems sont là pour redonner espoir aux physocarpus particulièrement malmenés cet été.

Rencontre automnale entre le Sedum spectabile 'Brillant' et l'Euonymus grandiflorus 'Ruby Wine', de quoi voir octobre en rose.

L'acer palmatum a repris le flambeau de l'onagre qui s'éteint doucement.

Automne fugace, sitôt coloré, sitôt dénudé le parrotia.

La gelée de coings se profilent à l'horizon !

Le Poncirus trifoliata 'Flying Dragon' joue les lanternes dans l'Espace Japonisant.

Une brassée d'asters pour dire l'automne.

Une amie nous l'avait donné comme aster jaune, finalement le solidago le vaut bien.

Enfin au frais !

Privilégiés que nous sommes d'avoir pu déambuler dans les Jardins de la Mansonière à l'heure où l'automne embrasent les feuillages. Difficile de ne pas tomber sous le charme carminé du Cornus florida 'Cherokee Chief' et du Cercis canadensis 'Forest Pansy'.

Les jardiniers se font artificiers jouant avec les grandes gerbes de feux des liquidambars et les fontaines lumineuses des Miscanthus Morning Light.

Una association qui se joue des saisons où coopèrent abélias, euonymus et Choisyas 'Aztec Gold'.

Dans le jardin de Noémie toujours fleuri, les couleurs se font vaporeuses avec en cette saison la dominance des asters. 

Toujours aussi saisissante cette rencontre entre le végétal et l'architecture sacrée.

Une scène "sempervirens" qui invite à la pause méditative.

S'asseoir sur un banc et plonger le regard dans un bouillonnement de couleurs et de textures.

Quel bel appareillage accompagné par les Stipas tenuissima.

Au détour du cheminement on croise souvent un acer et sa magnificence.

Belle rencontre entre les formes élaborées des persistants et la magie de la nature automnale.

Les détails qui changent tout, quand une vigne-vierge s'invite dans le décor.

Un grand merci Michèle et Philippe de nous avoir fait partager en cette saison la flamboyance de votre univers et une belle originalité que d'avoir fait le parcours à l'envers. Passionnants tous nos échanges mais peut-être que les photos ont été faites un peu trop rapidement.

Une escapade en Manche fut aussi l'occasion d'aller à la rencontre d'amis jardiniers. C'est ainsi que nous nous retrouvâmes à la Ferme des Roches à Martinvast dans l'univers végétal so british de Caroline Saint Clair. C'est avec passion que la jardinière nous entraîna dans les méandres de ses massifs ponctués de mises en scènes.

A l'image de cet escalier d'où dévalent des érigerons, le jardin s'exprime dans une liberté délicatement maîtrisée.

Magie de la Manche, malgré la canicule et la sécheresse, le foisonnement était toujours au rendez-vous et qu'il était bon de se promener dans l'herbe verte et de se laisser caresser par les feuillages.

Bien sûr humour et fantaisie étaient aussi de mise et nous les avons croisés sous la forme d'une cohorte de coqs.

Au détour du cheminement, un petit taxodium nous propose une pause de sérénité au naturel.

Nous n'oublierons pas ces magnifiques cornus et mille autres choses qui font ce jardin si attachant à l'image de sa jardinière qui sait si bien manier la fantaisie.

Notre périple nous a ensuite conduits au jardin du Radiophare à Querqueville. Un jardin mené au pinceau par une artiste, Marie-Anne, soutenue par son mari l'ingénieux Bernard qui réalise les structures. Après un accueil des plus chaleureux et quelques pas notre regard s'accroche à une immense toile d'araignée, le ton est donné.

Nous sommes dans un jardin de voyage. Assis dans une pagode et dégustant une tasse de thé, un bouddha nous convie à la contemplation du paysage.

Quelques pas plus tard et nous voilà plongés dans une autre ambiance picturale où jouent les contrastes.

En lien avec l'architecture de l'ancien radiophare, le jardin se fait aussi géométrique en carrés potagers.

C'est un jeune jardin qui sait déjà exprimer sa personnalité en mêlant rigueur, fluidité et imagination.

Quelle belle scène inspirée qui mêle majesté des feuillages, beauté des écorces et jeu de formes. Se retrouver dans votre oeuvre végétale fut un pur bonheur et nous vous en remercions.

Et c'est sur les conseils de nos amis jardiniers que nous somme allés découvrir le jardin du Revers à Notre Dame de Cenilly. C'est toujours un plaisir de déambuler dans un jardin d'artiste où le végétal se trouve confronté à l'imagination créatrice.

Le regard est sans cesse interpellé que ce soit au sol par les différents appareillages en divers matériaux ou par les perspectives qui s'ouvrent.

Nous avons eu la chance de pouvoir cheminer avec l'artiste jardinier Louis-Marie Catta et nous avons beaucoup apprécié le plaisir qu'il a eu à partager sa passion et sa démarche.

Les feuilles d'août se ramassent à la pelle sous le tilleul. Après trois vagues caniculaires, de nombreux arbres se sont partiellement dénudés présageant un automne dans la sobriété ce qui semble être la tendance de la rentrée.

Les quelques précipitations du mois ont essentiellement profité aux espaces ombrés à proximité des toitures.

Le gravier est un couvert particulièrement intéressant pour les plantes car il limite l'évaporation du moins dans les zones demi-ombrées et végétalisées. De nouveau un coup de coeur pour l'onagre qui est devenue le totem de la façade car depuis plus de deux mois chaque soir elle déroule ses multiples corolles jaunes.

Sous les toits dépourvus de gouttières et sans soleil direct, les hydrangéas ont été épargnés.

Dans le massif de la Clairière aux roses, les persistants globalement se maintiennent mais des bruyères ont partiellement grillé ainsi que des carex. Quant aux caducs et aux rosiers les feuilles s'en sont allées et les remontées ne sont pas annoncées.

Dans la Lande pourtant densément plantée mais plus directement exposée au soleil, bruyères et conifères ont parfois souffert. Il nous semble que le vent asséchant a été un facteur supplémentaire à la sécheresse ambiante. 

Une championne de la résilience, la Clématite Arabella qui rabattue est en capacité trois semaines plus tard de présenter une brassée fleurie.

Nandinas et sédums à l'abri de quelques arbustes font bon ménage et assurent un couvert à quelques fougères. L'Osmanthus heterophyllus 'Sasaba' à l'ombre du laurier tin s'épanouit tranquillement.

Dans le jardin bleu les hébés n'ont pas résisté et les heuchères font tristes mine. Heureusement les abies et les junipérus font le job. Le petit Vitex 'Summertime Blues' que nous avions planté en juin a brillamment résisté.

C'est un des endroits les plus ombrés du jardin où les nandinas n'ont pas souffert mais où les hellébores invoquent les cieux pour quelques gouttes d'eau.

Il y a un peu plus d'un an nous avons créé un massif à l'aplomb d'un fossé qui ne prend pas de soleil direct. Celui-ci composé de lierres, fougères, sédums, carex, loniceras, Parthenocissus tricuspidata 'Veitchii' (Ampelopsis naine), ... a continué à évoluer favorablement malgré les températures. Cela tombe bien car c'est la vue que nous avons de la chambre d'amis.

Dans la Clairière d'Or, le petit lutin reste pensif pour la suite, les Totems sont là pour le rassurer mais autour le petit peuple végétal se languit.

Il y a 20 ans c'était un champ de maïs sans haie, à chacun sa manière de résister !

C'est souvent en fanfare que le soleil s'est levé en juillet manifestant chaque jour une hyperactivité débordante.

Les floraisons au cours du mois se sont échelonnées à un rythme particulièrement rapide. Asséchées par une trop faible hygrométrie, à peine épanouies les fleurs s'évanouissent. Surprise cependant cette année avec le retour des fasciations de la Veronicastrum virginicum 'Fascination'. Les bourdons s'en sont donnés à coeur joie.

Les exotiques étaient à leur aise et le Feijoa sellowiana nous a fait voyager.

La grue couronnée ne s'y est pas trompée car si cela continue la Lande va effectivement se transformer en savane.

Pour l'instant l'effet de masse fonctionne et l'horizon est toujours au vert, merci aux conifères, aux euonymus, aux cistes et plus généralement aux persistants.

Fleurissement permanent pour le Coin du facteur grâce aux érigerons.

En remplacement du Cercis canadensis Forest Pansy par trop capricieux, le Cercis canadensis 'Red Force' prend son envol parmi les hydrangéas paniculata et les nandinas. 

Une star de juillet c'est le rosier Clair Matin qui remonte obstinément.

En voilà qui actuellement n'ont pas le mal du pays, les agapanthes coulent des jours heureux la tête au soleil.

Une façade sud ombragée c'est que du bonheur !

La zénitude verte est encore au rendez-vous dans l'Espace Japonisant.

Une clématite malencontreusement sectionnée par le passage du coupe-fil a la bonne idée de fleurir à contretemps. 

A priori les jardiniers vont encore avoir le plaisir de bronzer ... et les végétaux aussi sûrement.